Assommés, les loueurs de voitures se cramponnent à la perspective du 11 mai
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Assommés, les loueurs de voitures se cramponnent à la perspective du 11 mai

La crise sanitaire, annihilant les clientèles touristique et affaires, a eu l'effet d'un coup de massue sur le secteur.


Assommé par le coronavirus, Europcar cherche désespérément de l'oxygène. Le leader de la location de voitures en Europe ne garde la tête hors de l'eau que grâce aux aides publiques : un prêt de 36 millions garantis par l'Etat espagnol lui a été octroyé au début du mois, et la direction négocie activement pour qu'une initiative semblable se débloque en France.


La publication des résultats trimestriels, initialement prévue ce lundi, a été reportée au 5 mai, tout comme l'assemblée générale des actionnaires, qui devra se tenir avant le 30 juin. Certes, le groupe n'a pas abordé la crise sanitaire dans une santé florissante . Mais ses grands concurrents internationaux ne vont pas mieux.


Hertz a annoncé la semaine dernière un plan de 10.000 suppressions d'emplois en Amérique du Nord, soit le quart de ses effectifs globaux, et les analystes de Moody's estimaient vendredi que la société pourrait malgré cela être à court de cash d'ici fin juin.


Son rival américain Avis Budget avait annoncé quelques jours plus tôt un plan de réduction d'effectifs de la même ampleur. Une chute d'activité annoncée de 95 %

En France, comme dans la plupart des pays qui ont décidé des mesures de confinement contre le coronavirus, la location de voiture est l'un des rares secteurs autorisé à poursuivre son activité. Mais cela ne sert pas à grand-chose face à la disparition totale des clientèles touristique et affaires.


Selon une enquête menée par le Centre national des professions de l'automobile (CNPA) auprès de ses membres, la chute d'activité dans l'Hexagone atteindrait les 95 %.


Les grands loueurs internationaux sont les plus exposés. Leur présence au cœur des aéroports et des grandes gares leur vaut de très lourdes charges fixes, qui ne peuvent être amorties qu'avec un grand flux de clients. Si celui-ci se tarit, c'est la catastrophe. Cela a contraint les grands noms, Avis, Europcar et consorts à tirer provisoirement le rideau sur la plus grande partie de leur réseau. Les enseignes nationales de plus petite taille, moins vulnérables au niveau des charges, ont pu conserver çà et là un petit filet d'activité, avec tout de même selon un expert du secteur un recul d'activité de 80 %. Réduction drastique de la flotte

Pour baisser les coûts, tous ont dû réduire drastiquement la taille de leur parc de véhicules, ce que l'on appelle dans le jargon du secteur « dé-flotter ». Cela passe notamment par le retour anticipé des voitures chez le constructeur qui les a fournies, ou encore des ventes directes sur le marché de l'occasion. Avec comme conséquence, dans les deux cas, un effet de baisse de prix sur le marché des occasions récentes. La crise a frappé les sociétés du secteur au pire moment. « C'est la période de l'année ou leur trésorerie est au plus bas, rapporte un connaisseur. Elle regonfle ensuite de mi-avril à mi-septembre, les mois où se réalise l'essentiel du chiffre d'affaires annuel. » Les incertitudes de l'après-11 mai

Pour tenir, les loueurs doivent donc d'abord sécuriser des financements (en France, par le biais des prêts garantis par l'Etat). Et se raccrocher pour la suite à la perspective du déconfinement , malgré les inconnues qui l'accompagnent.


La date du 11 mai a redonné une perspective au secteur, glisse un cadre. Mais les incertitudes restent nombreuses. Les touristes étrangers auront-ils le droit de venir en France, et si oui, seront-ils au rendez-vous ? A quel niveau sera la clientèle affaires dans quelques semaines ? Y aura-t-il une guerre des prix dans le secteur ?


Dans ces conditions, autant s'en remettre à Saint-Christophe, le protecteur des voyageurs, pour décider de la taille du parc disponible cet été.



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