Les réseaux sociaux au secours de l'édition
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Les réseaux sociaux au secours de l'édition

Ces best-sellers promus par le bouche-à-oreille. "Burn after Writing" est un livre quasi inconnu de l’Anglaise Sharon Jones. Mais il a séduit une influenceuse et sans promo classique, il s’est hissé en tête des ventes. Comme "Les Carnets rouges" de Carole et Antoine Fruchard. Un succès de moins en moins anecdotique.



On sait très peu de choses sur Burn after Writing, l’une des meilleures ventes de livres dans l'Hexagone en ce moment. Son éditeur en France, Frédéric Trédaniel, est en rupture de stock et ne va pas s’en plaindre : "On s’y attendait un petit peu, mais j’avoue être encore surpris de ce type de succès. J’ai décidé de m’y intéresser fin 2020. J’ai contacté l’éditeur à qui on a acheté les droits. On a fait une plutôt bonne affaire."


Comme souvent ces dernières années, ce sont les réseaux sociaux, et en l’occurrence le coup de pouce d’une influenceuse sur TikTok, qui ont boosté les ventes de l’ouvrage, sorte de grand questionnaire de Proust tourné vers le développement personnel.


Burn After Writing de l'Anglaise Sharon Jones a été écrit en 2014 et n'a bénéficié d'aucune promotion médiatique classique. Un tel succès quand on se passe, volontairement ou pas, des circuits habituels d’édition et de promotion, reste très rare, même exceptionnel.


C’est pourtant ce qui est arrivé au polar Les Carnets Rouges, autoédité d’abord sur Amazon par Antoine et Carole Fruchard, dont les droits ont été préemptés par l'actrice américaine Robin Wright.


"Rapidement on a eu des lecteurs, se souvient l’autrice. On l’avait sorti au moment de Noël, donc j’imagine que les gens cherchaient quelque chose à lire entre deux repas de famille. On a eu pas mal d’achats au début, donc on est monté en tête des ventes, donc de plus en plus de gens l’ont acheté."


"Il y a des hasards et des miracles qu’on ne peut pas expliquer, s’émerveille encore Carole Fruchard. Il est tombé dans les mains du mari franco-américain de Robin Wright, Clément Giraudet, qui l’a lu, ça lui a plu, il en a parlé à sa femme et ils nous ont appelés."


Même les auteurs reconnus viennent à l’autoédition


On le sait, les différents confinements ont suscité des vocations d’écrivain chez de nombreux Français, au point que Gallimard a dit "stop", il y a quelques jours, à l’envoi de manuscrits.


Mais l’autoédition n’est plus vue désormais comme un pis-aller ou une frustration.


"Ce qui est intéressant dernièrement, c’est qu’on a vu par exemple de plus en plus d’auteurs, qui avaient été publiés auparavant par des maisons d’édition, qui arrivaient chez nous en nous disant : 'Aujourd’hui, je ne suis pas forcément content du travail que j’ai fait avec mon éditeur et puis j’ai un livre différent. J’ai déjà une communauté de mon côté, donc j’ai envie de tout gérer de A à Z, d’être complètement indépendant, complètement libre et de venir autoéditer mon livre, même si j’avais la possibilité de le publier chez un éditeur traditionnel'," raconte Charlotte Allibert, fondatrice et directrice générale de la plateforme d’autoédition Librinova.


Les tendances évoluent, les réseaux sociaux sont devenus incontournables, mais signer avec une maison d’édition continue de rester le rêve de la plupart des auteurs. D’ailleurs le polar d’Antoine et Carole Fruchard est désormais édité par Harper Colllins France.


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