9 milliards de dirhams pour relier le Nord au Sud du Maroc
- UFE Casablanca

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Le Maroc inaugure son autoroute de 1 055 km entre Tiznit et Dakhla

Le Maroc vient d’achever l’un des plus vastes projets routiers de son histoire : l’autoroute reliant Tiznit à Dakhla sur une distance de 1 055 kilomètres, pour un investissement global dépassant 9 milliards de dirhams. Conçue dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement des Provinces du Sud, cette infrastructure stratégique ambitionne de transformer durablement le visage économique, social et logistique du Sahara marocain.
Dans un entretien accordé à la MAP, Moubarak Fincha, directeur de la direction provisoire chargée de la réalisation du projet, revient sur les grandes lignes de cette autoroute, ses retombées économiques et sociales, ainsi que les défis techniques relevés pour en faire un axe moderne aux standards internationaux.
Un chantier colossal désormais achevé
Le projet du Tiznit–Dakhla Expressway consiste à élargir et moderniser la route nationale n°1 pour la transformer en une voie rapide à double sens. Longue de 1 055 km, elle constitue désormais une véritable artère de développement reliant les provinces du Sud au reste du Royaume.
Les travaux, entamés dans le cadre du programme royal lancé à Laâyoune en 2015, sont aujourd’hui intégralement terminés. Le marquage au sol, la signalisation verticale et horizontale ainsi que les aménagements de sécurité ont été finalisés. L’ouverture à la circulation a eu lieu en janvier 2025, à l’issue d’une phase d’essais portant sur la sécurité dans les zones sensibles (pentes, virages, intersections).
Le projet se divise en trois grands tronçons :
Tiznit–Guelmim (114 km) : 2 milliards de dirhams d’investissement, traversant les reliefs escarpés de l’Anti-Atlas.
Guelmim–Laâyoune (441 km) : un défi technique majeur, mobilisant plus de 6 milliards de dirhams, marqué par la construction de multiples ouvrages d’art.
Laâyoune–Dakhla (500 km) : achevé depuis deux ans, pour un coût global dépassant 1 milliard de dirhams, avec un élargissement de la chaussée à 9 mètres.
Au total, cette infrastructure comprend 16 ponts, 7 aires de repos, 6 rocades urbaines, 18 zones de vidange des camions frigorifiques, et plusieurs parkings pour poids lourds.
Une ambition stratégique à l’échelle nationale et africaine
« L’objectif de ce projet est de doter les provinces du Sud d’un réseau routier moderne, répondant aux standards internationaux de sécurité et de qualité », explique Moubarak Fincha.
Au-delà du désenclavement des territoires, l’autoroute Tiznit–Dakhla vise à améliorer la sécurité routière, réduire les coûts logistiques et garantir la continuité du trafic face aux aléas climatiques tels que les inondations ou l’ensablement.
Sur le plan géostratégique, elle renforce durablement les liens économiques et commerciaux entre le Maroc et son prolongement africain, consolidant le rôle du Royaume comme hub de connexion entre le Nord et le Sud du continent.
Un levier de développement et d’emploi
Le projet constitue un véritable moteur de croissance pour les régions traversées. La nouvelle autoroute permettra de réduire le temps de trajet de plus de 3 heures pour les véhicules légers et jusqu’à 5 heures pour les poids lourds, améliorant ainsi la compétitivité du transport des marchandises.
Sur le plan social, l’impact est tout aussi considérable. Durant la phase de réalisation, le chantier a généré 205 millions de journées de travail. À terme, l’exploitation de la voie rapide devrait créer plus de 30 000 journées de travail directes et 150 000 indirectes chaque année.
Entièrement réalisé par des entreprises et bureaux d’études marocains, le projet témoigne du savoir-faire national : 36 grandes entreprises, 15 bureaux d’études, 14 cabinets topographiques et 4 laboratoires de contrôle qualité ont été mobilisés.
Le plus grand pont du Maroc en construction à Laâyoune
En parallèle, un autre chantier d’envergure est en cours : la construction du plus long pont du Maroc sur l’oued Sakia El Hamra, dans le cadre de la rocade de Laâyoune.
Les travaux, déjà réalisés à plus de 30 %, portent sur un ouvrage de 1 648 mètres de long et 21,4 mètres de large, pour un budget global de 1,38 milliard de dirhams.
Le pont, soutenu par 15 structures en béton armé reposant sur des fondations profondes s’étendant sur 7 km, devrait être livré en juillet 2027. Il comportera deux chaussées séparées et un trottoir piéton, contribuant à fluidifier la circulation autour de Laâyoune et à renforcer la sécurité en cas de crues.
« Cet ouvrage d’art majeur viendra compléter le dispositif d’infrastructures durables prévu pour accompagner la montée en puissance économique des provinces du Sud », souligne Fincha.
Une route du développement durable
L’ensemble du projet Tiznit–Dakhla s’inscrit dans une logique de durabilité environnementale et de sécurité routière renforcée, avec des aménagements conçus pour minimiser l’impact écologique et anticiper les défis climatiques futurs.
Plus qu’une simple infrastructure, cette autoroute incarne la vision royale d’un Maroc connecté, résilient et tourné vers l’Afrique — une voie rapide vers le développement partagé et la prospérité régionale.
Source : www.industries.ma



























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