20 % de la population a peur en avion. Certains parviennent à surmonter leur anxiété, mais d’autres ne peuvent s’y résoudre, malgré la promesse d’une destination paradisiaque.
Heureusement, il existe des solutions pour vaincre cette phobie.
Bien que l’avion soit statistiquement le moyen de transport le plus sûr, comparé à la voiture ou au train, embarquer dans un engin volant est un véritable cauchemar pour une personne sur dix.
Cette aérodromophobie (ou phobie de l’avion) peut avoir plusieurs origines : une claustrophobie, une peur du vide, une peur panique de l’accident ou l’incapacité à vivre une situation que l’on ne contrôle pas soi-même - seuls le pilote et son copilote sont aux commandes.
Les symptômes de l’aérodromophobie sont multiples : mains moites, palpitations, sensations de chaud et froid, tremblements, étourdissement, sentiment d’étouffement, perte de connaissance…
La "cohérence cardiaque" pour reprendre le contrôle
"Les techniques de gestion du stress sont efficaces pour désamorcer la peur et de la phobie de l’avion, estime Velina Negovanska, psychologue coauteur de "Je n’ai plus peur en avion, tous les outils pour un vol tranquille" (éd. Dunod). Elles permettent de dompter ses émotions négatives pour éviter les crises de panique".
Fondatrice du Centre de traitement de la peur en avion, elle utilise notamment à cet effet la cohérence cardiaque, une méthode respiratoire qui place le corps en mode détente.
Le principe ? Réguler ses cycles respiratoires sur une cadence particulière : 4,5 secondes pour l’inspiration et 5,5 secondes pour l’expiration, soit six respirations par minute environ.
Ainsi, la fréquence cardiaque se ralentit et la pression artérielle diminue car le cerveau interprète ce tempo respiratoire comme émotionnellement neutre.
"Il faut pratiquer cet exercice pendant 5 minutes tous les jours plusieurs semaines avant le vol, afin de calmer l’angoisse d’anticipation et de pouvoir maîtriser son anxiété le jour J", conseille Velina Negovanska.
Effectuer un stage en réalité virtuelle
La majorité des phobiques pratiquent la stratégie de l’évitement : ils renoncent à l’avion. "C’est un cercle vicieux qui auto-entretient la phobie", observe Velina Negovanska.
La meilleure solution est de se confronter à la situation de manière virtuelle.
C’est pourquoi nombre de stages contre la peur en avion se déroulent en deux temps : des explications sur la sécurité aérienne suivies d’un passage en simulateur de vol où chacun peut piloter tour à tour l’avion virtuel.
Une bonne manière de reprogrammer positivement son cerveau et d’atténuer les craintes irrationnelles. Le virtuel est de même utilisé à l’hôpital pour contrer l’agoraphobie (peur de la foule), la claustrophobie ou l’arachnophobie (peur des araignées).
Tester la méthode Nerti
Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) aident à surmonter les phobies invalidantes, les addictions et les anxiétés en gommant les croyances erronées qui engendrent des automatismes face à une situation donnée.
Une méthode originale, basée sur cette approche, a été développée par Luc Geiger, coach et hypnothérapeute : le nettoyage émotionnel rapide des traumatismes inconscients (NERTI).
Il s’agit de faire revivre mentalement au phobique la situation qui lui pose problème. Les symptômes d’angoisse réapparaissent alors mais aucun péril ne survient.
Le cerveau archaïque reptilien, chef d’orchestre de la phobie, parvient ainsi à dissocier la situation et l’existence d’un danger réel. Il desserre le verrou phobique et supprime les manifestations anxieuses associées. Une à deux séances suffisent pour se libérer définitivement.
Source: www.marieclaire.fr