Alors que la vaccination contre la covid-19 s’accélère en France et dans le monde, une question se pose : quand saurons-nous si la vaccination fonctionne vraiment ?
Face aux critiques reçues concernant la lenteur de la campagne de vaccination contre la Covid-19, le gouvernement a mis un coup d’accélérateur. Elle est désormais élargie aux pompiers et aux aides à domicile de 50 ans et plus, et prochainement à l ’ensemble des personnes de plus de 75 ans (à compter du 18 janvier).
Ainsi de plus en plus de Français ont la possibilité de se faire vacciner. Mais comment saurons-nous si les vaccins mettent à mal le coronavirus ?
Des vaccins testés avec un taux d'efficacité de plus de 90%
La campagne de vaccination française s’appuie actuellement sur deux produits : le vaccin de Pfizer et celui de Moderna. Selon les essais cliniques réalisés, ils ont respectivement un taux d’efficacité de 95% et 94,1%.
"Les vaccins actuels ont été testés avec un taux d'efficacité autour de 90% sur la réduction des formes symptomatiques et sur la diminution des formes graves de Covid", précise le généraliste et gériatre Dr Benjamin Potencier. Toutefois, si une baisse des contaminations est observée dans les prochaines semaines, pourra-t-elle vraiment être attribuée à la vaccination ?
“Entre les mesures "barrières", le confinement et le vaccin, il y a une difficulté à séparer les différents facteurs limitant la transmission virale” reconnaît le médecin. Pour lui, un des moyens pour y parvenir sera d’observer les EHPAD, où se concentre un taux de mortalité Covid important avec la pratique de mesures barrières importantes depuis plusieurs semaines.
"Le fait de vacciner une majoration des résidents va permettre d'observer la diminution (ou non) de la circulation du virus dans ces établissements. Cela est très proche d’une comparaison groupe témoin (les établissements où il n'existera pas une majorité de résidents vaccinés) et groupe vacciné".
Les autres éléments à surveiller sont la décroissance du nombre de cas positifs, les hospitalisations et les décès, "mais cette décroissance attribuée à la vaccination va être progressive et longue, et sera intriqué avec d'autres facteurs comme le couvre-feu, le confinement éventuel, la fermeture des bars/restaurants…", prévient le généraliste.
Différencier efficacité individuelle et collective
D’autres éléments sont à prendre en compte. L’infectiologue et hygiéniste au CHU Strasbourg le professeur Stéphane Gayet précise de son côté : "avec la vaccination, il faut distinguer l'efficacité individuelle de l'efficacité collective. L'efficacité individuelle serait d'au moins neuf mois. Pour la vérifier, on comptera les personnes dûment vaccinées qui ont tout de même contracté la CoVid-19 (il y en aura forcément) et l'on fera des dosages d'anticorps circulants".
L'efficacité collective se mesurera pour sa part à l'aide de l'atténuation de l'épidémie aussi bien en France qu’en Europe. Cela nécessite plusieurs calculs. L’infectiologue explique : "le meilleur indicateur sera la juxtaposition de la courbe du nombre quotidien cumulé de personnes vaccinées et de celles du nombre quotidien (non cumulé) de personnes nouvellement hospitalisées pour CoVid-19 et de celles du nombre quotidien (non cumulé) de personnes nouvellement admises en réanimation. Si la première courbe croisait les deux autres, ce serait la preuve de l'efficacité de la vaccination".
Par ailleurs, il prévient : “il faudra attendre qu'au moins 30 % de la population soit vaccinée pour voir apparaître un début d'effet”.
Merci au professeur Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste au CHU Strasbourg.
Merci au Dr Benjamin Potencier, vous pouvez le joindre sur son site.
Source: www.medisite.fr
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