PSA a démarré le 20 juin la production au sein de sa nouvelle usine de Kenitra, au Maroc. Avec une capacité de 200 000 véhicules par an dès 2020, le site illustre les ambitions du constructeur automobile français dans la région Afrique-Moyen-Orient.
Le constructeur français PSA a inauguré le jeudi 20 juin, son pôle de production de Kénitra.
Le lancement officiel de cette usine sera marqué par la présence de Jean-Christophe Quémard, directeur Zone Afrique-Moyen-Orient et membre du directoire du groupe PSA, Rémi Cabon, directeur général de Peugeot Citroën Automobiles Maroc ainsi que des représentants du gouvernement Edouard Philippe.
Plusieurs officiels des Etats français et marocain ainsi que de grands patrons font le déplacement à Kénitra (dans la localité de Ameur Seflia) pour assister à cet événement qui incarne une grande symbolique de l'intensité de la coopération économique et de la compétitivité industrielle entre les deux pays.
Les premiers véhicules de ce site seront dévoilés aujourd'hui. Il s'agit de modèles des segments B et C, produits sur la plateforme CMP (Common Modular Platform).
Un choix modulaire qui permet des synergies et de la polyvalence sur les lignes. Mieux encore, à l'avenir, la même plateforme pourrait accueillir des véhicules électriques. L'option de passer à l'électrique sur le site de Kénitra «n'est pas exclue», avaient précisé les dirigeants il y a quelques mois.
Pour cette première année, PSA Maroc programme la production de 20.000 véhicules et autant de moteurs. Ensuite, le site développera une capacité de 90.000 par an avant de monter en régime pour passer à 200.000 voitures dans quelques années.
Côté production de moteurs, le constructeur a produit conformément au planning le premier moteur made in Kenitra en avril 2018 et la première pré-série en juillet dernier.
La sortie des premiers véhicules PSA devra certainement avoir un effet d'accélérateur sur la commercialisation des marques du groupe français au Maroc (Peugeot, Citroën et DS, actuellement en 2e position derrière Renault-Dacia).
L'ambition est de prendre la première place du podium. Autrement dit, détrôner le Groupe Renault.
Il faut rappeler que le marché marocain est très gourmand en véhicules du segment B. Très attendue, la nouvelle Peugeot 208 (révélée récemment au salon de Genève), qui marque un tournant dans son segment, fait partie de la production de cette usine.
Il va sans dire que l'essentiel de la production de Kénitra (90%) sera orienté à l'export. L'objectif est de répondre à la forte demande de la Zone Afrique-Moyen-Orient, pilotée par Jean-Christophe Quémard. L'ambition du groupe est de commercialiser 1 million de véhicules d'ici 2025 à l'échelle de l'ensemble de la région, dont 70% produits dans la même zone.
A lui seul, le site de Kénitra devra exporter près de 80% de la production à destination du Maghreb, Moyen-Orient et Afrique.
Sur les volumes produits à Kénitra, 90% seront orientés à l'export vers des pays tels que la Turquie, la Tunisie ou encore l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient.
Sur les effectifs, l'usine tourne au démarrage avec un millier de salariés. D'ici la fin d'année, les ressources monteront à 1.600 postes (répartis entre opérateurs, ouvriers spécialisés, ingénieurs, cadres moyens et supérieurs).
«C’est vraiment une montée en cadence très rapide. Et ce n’est que la première phase. Avec la phase II, l’usine passera à 2.400 salariés», confirme le management.
A terme, le constructeur table sur 2.500 emplois directs et 20.000 postes indirects. Le challenge à terme est de pourvoir 30.000 postes dans l'ensemble de l'écosystème PSA.
Un investissement de 557 millions d'euros
L'usine PSA de Kénitra a nécessité un investissement global de 557 millions d'euros. La force de cet investissement réside dans son taux d'intégration locale élevé dès le départ.
Le premier véhicule sortira du montage avec un taux d'intégration de 60%. A terme, ce taux est appelé à monter à 80%. La valeur ajoutée réside aussi dans la production de moteurs. Une première au Maroc !
L'employabilité du site est un autre argument fort. En complément du centre de pilotage régional installé à Casablanca, le projet du groupe PSA participe à faire émerger un nouveau pôle industriel d’excellence dans la région du Gharb, ainsi que des métiers à très forte valeur ajoutée tant dans la R&D qu'auprès du tissu des équipementiers et des greenfields déjà installés.
Au total, 63 équipementiers vont fournir le groupe français, dont une cinquantaine de fournisseurs qui alimentent déjà le site de Kénitra. Autrement dit, il y a un gros potentiel dans le sourcing local, auprès des sites fournisseurs basés au Maroc.
En 2018, les achats du Groupe PSA Maroc ont atteint un volume de sourcing global de près de 700 millions d'euros (environ 8 milliards de DH).
Source: www.leconomiste.com