Les deux militaires français tués au Burkina Faso étaient membres d’un groupe de la marine spécialisé dans les opérations de libération d’otages. Un hommage national aux Invalides leur sera rendu le mardi 14 mai.
Les maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello ont perdu la vie dans la nuit du 9 au 10 mai lors d'une opération spéciale menée dans le nord du Burkina Faso pour libérer quatre otages retenus par la katiba Macina, un groupe djihadiste malien.
Les deux militaires Français appartenaient à une unité spécialisée dans les missions à haut risque, le commando Hubert. Un corps aussi mystérieux qu'élitiste, symbolisé par son insigne de bronze : deux hippocampes qui enlancent une ancre ailée.
Repérés alors qu'ils infiltraient les lignes ennemies
Lorsqu'ils ont été mortellement touchés par les djihadistes maliens, Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello venaient de s'infiltrer au milieu des sentinelles ennemies, dans la nuit noire, pour rejoindre le lieu de détention des otages.
Ils avaient déjà parcouru plus de 200 mètres lorsqu'ils ont été repérés, à seulement dix mètres de leur point d'arrivée, a précisé le général François Lecointre, Chef d’Etat-major français.
Une centaine d'hommes surentraînés
Une action au plus près du danger pour laquelle ces militaires du commando Hubert étaient entraînés. Renseignement, contre-terrorisme, libération d'otages, intervention en mer et depuis les airs... voilà quelques-unes des missions qui incombent à la petite centaine d'hommes du commando Hubert, stationnés sur la presqu'île de Saint Mandrier dans le Var.
Des sept commandos qui composent la Force maritime des fusiliers marins et commandos (Forfusco), il est le seul à ne pas être installé à Lorient.
Organisés en section, ces militaires d'élite peuvent compter sur un équipement de pointe pour mener à bien leurs missions. Propulseurs sous-marins ou embarcations semi-rigides et lourdement armées pour l'abordage des navires, ils interviennent aussi régulièrement en appui d'autres troupes.
Une formation d'élite
Les étapes sont nombreuses avant de pouvoir accrocher sur sa poitrine l'insigne des nageurs de combat, et la sélection draconienne. Pour postuler, il faut au préalable avoir obtenu son brevet de commando et avoir servi pendant plusieurs années dans un corps opérationnel de combat.
Viennent ensuite les terribles vingt-sept semaines de la sélection durant lesquelles les aspirants doivent enchaîner les plongées discrètes par tous les temps et à toutes les profondeurs, la pose d'explosifs, les sauts en parachute à très haute altitude sous oxygène, les approches de plusieurs heures en palmes...
Un programme si difficile que seuls 5 % à 10 % des militaires parviennent à réussir ces tests et à intégrer, in fine, le fameux commando d'action sous-marine Hubert.
L'histoire du commando Hubert
Le commando Hubert a été fondé en 1947 pour prendre le relai des commandos Kieffer, l'unité d'élite des fusiliers marins de la France Libre. Il doit son nom au lieutenant de vaisseau Augustin Hubert, abattu par un sniper lors du débarquement de Normandie.
Dans un premier temps, le commando Hubert est stationné à Bizerte en Tunisie puis rejoint Saint-Mandrier en 1953 alors qu'il se spécialise dans l'action sous-marine.
Le programme de l'hommage
Mardi à 10 heures, le cortège funéraire traversera d'abord le pont Alexandre III où les Français sont invités à venir nombreux, ou à se joindre à l'hommage "par la pensée", indique la ministre des Armées, Florence Parly.
Les dépouilles des deux soldats seront ensuite déposées dans la cour des Invalides, où se tiendra une cérémonie solennelle à 11 heures, qui sera "dans l'esprit de l'hommage national rendu au colonel Arnaud Beltrame" indique l'Élysée.
Emmanuel Macron prendra la parole pour saluer la mémoire des deux héros.
Seront présents lors de cet hommage les membres du commando Hubert, dont étaient issus les deux militaires. Le casse-tête pour l'Élysée est de protéger l'identité de ces soldats pour ne pas les mettre en danger, et donc de faire en sorte que l'on ne puisse pas voir leurs visages.
La presse pourrait donc être tenue à l'écart, pour protéger les soldats de cette unité d'élite. La cérémonie sera tout de même retransmise en direct à la télévision.