Le projet The Ocean Cleanup visant à nettoyer les océans et notamment le vortex de déchets du Pacifique nord vient de subir son premier revers. En effet, la barrière actuellement en test au large de San Francisco ne serait pas efficace. Pourquoi ?
Un projet plein de promesses
Imaginé par un jeune écologiste néerlandais nommé Boyan Slat, le projet Ocean Cleanup s’est trouvé en phase de pré-réalisation entre 2012 et 2017, jouissant d’un budget d’environ 20 millions de dollars.
Ensuite, une phase d’expérimentation a eu lieu en Mer du Nord afin de vérifier la résistance du dispositif face aux intempéries. Depuis le 8 septembre 2018, le dispositif System 001 a été déployé au large de San Francisco.
Il s’agit d’un filet sous-marin de 3 mètres de profondeur accroché à un tuyau en forme de U (ou de fer à cheval) de 600 mètres de long. Le but est de retenir les déchets et de les collecter en attendant que des bateaux les ramènent sur la terre ferme pour être traités.
Il s’agit du premier dispositif d’une longue série – 60 au total – visant à encercler le vortex de déchets de l’océan Pacifique-Nord (entre Hawaii et la Californie) dont la masse totale est estimée à 7 millions de tonnes ! Tout récemment, Boyan Slat a communiqué sur Twitter et a évoqué des problèmes d’efficacité de la barrière.
Pourquoi cela ne marche-t-il pas ?
Le jeune écologiste évoque une version bêta du système et qu’il est normal qu’il y ait des surprises, surtout qu’il s’agit du premier déploiement de cette envergure en mer. Le cœur du problème réside dans le fait que les déchets plastiques se déplacent plus vite que la barrière, et ont malheureusement le temps de ressortir du tuyau en forme de U.
Selon Boja Slat, ce problème est causé par deux éléments. Évoquons tout d’abord l’oscillation des extrémités des barrières flottantes. Ceci aurait pour effet de ralentir l’ensemble de l’installation. Il y a également le souci causé par les vibrations aux extrémités du fer à cheval. Il est question d’ondulations repoussant le plastique, qui s’accumule finalement à l’extérieur du dispositif – un effet inverse à celui recherché.
Un projet critiqué
Outre l’inefficacité actuelle du projet, qui semble ne pas inquiéter Boyan Slat, la barrière flottante est critiquée pour d’autres raisons. Selon The Guardian, Miriam Goldstein du Centre for American Progress estime que le dispositif pourrait avoir de lourds impacts sur l’écosystème, en particulier lorsque le dispositif sera complètement déployé.
Selon l’intéressée, l’étude d’impact réalisée pour le projet n’aurait pas pris en compte le danger de la présence de la barrière sur des animaux sensibles tels que les tortues de mer ou d’autres animaux vivant à la surface de l’eau. Cet oubli concernerait également des poissons d’importance commerciale comme le thon.
Source: www.sciencepost.fr