top of page

Expatriation : y a-t-il un bon moment pour partir ?

Partir à l’étranger en fait rêver plus d’un, mais peu franchissent le cap. Question de timing ? Pas facile de savoir s’il faut plutôt partir pendant ou à la fin des études voire après une première expérience significative… Voici quelques conseils pour y voir plus clair !


Dès la fin de son BTS graphisme, Caroline, 21 ans, a décidé de partir en Australie avec un PVT (permis vacances travail) d’un an. Partie en septembre dernier, la jeune femme a posé ses valises à Sydney et jongle aujourd’hui avec deux emplois. “Ce n’est pas tous les jours évident, mais c’est le prix à payer pour faire mes premiers pas dans le pays”, témoigne-t-elle, déterminée à peaufiner son anglais.


Son mi-temps dans une ferme lui offre la possibilité de prolonger son séjour pour une durée d’un an. “En parallèle, je bosse sur un site spécialisé dans le voyage en tant que designer graphique et assistante marketing digital pour acquérir une expérience professionnelle significative en lien avec mon domaine”, indique la jeune expat “convaincue d’avoir fait les bons choix et choisi le bon timing pour s’expatrier.


La jeune femme a toujours rêvé de vivre dans un pays anglo-saxon et espère maintenant obtenir une résidence. Et si ça ne marche pas ? “Je tenterai ma chance dans un autre pays anglophone !”, répond-t-elle avec confiance, forte de cette première expérience d’un an.


Si l’expatriation fait souvent rêver, franchir le pas n’est pas une mince affaire. Partir à l’étranger est une belle expérience pour gagner en maturité, mais cela fait souvent peur, explique Yves Perret, directeur du groupe Adiona, une entreprise qui accompagne les jeunes dans la réalisation de leur projet. D’après l’enquête d’insertion 2018 de la CGE - Conférence des Grandes Écoles - seul un jeune diplômé sur 8 a choisi l’an dernier de démarrer sa carrière à l’étranger.


“Le BON moment n’existe pas”

Comme Caroline dès que l’envie se présente “il vaut mieux partir le plus tôt possible”, conseille Yves Perret pour qui “le BON moment n’existe pas”. Plus on part tôt, plus c’est facile ensuite de construire une carrière à l’international.


Si vous êtes encore étudiant, les stages ou une (dernière) année en études à l’international, type Erasmus, restent le meilleur moyen de poser les premières briques d’un projet d’expatriation sur plus long terme.


C’est d’abord un bon test pour savoir si vous êtes fait (ou pas) pour vivre l’aventure à l’étranger, le tout de manière cadrée et dans un laps de temps relativement court. Et si ça vous plaît, cela fera la différence auprès des recruteurs étrangers. “Cette première tentative montre que vous êtes capable de vivre à l’étranger, indique Yves Perret. C’est rassurant et c’est aussi un moyen de montrer vos compétences. Et si vous êtes chanceux, votre stage peut même se transformer en job”.


Partir le plus tôt possible, telle a été la stratégie gagnante de Manuel Reynes, qui a sept expatriations à son actif. “J’ai toujours su que je voulais travailler à l’étranger, donc j’ai bien choisi mon cursus en fonction de ce projet”, indique celui qui a multiplié les stages au Royaume-Uni et aux Etats-Unis quand il était encore sur les bancs de l’école. "En parallèle de l’Edhec, j’ai aussi validé un double diplôme britannique. Cela m’a permis d’acquérir un vernis international qui a boosté mon employabilité”.


Après un début de carrière en France chez Saint-Gobain, il décroche un VIE au sein de son entreprise, qui lui ouvre les portes des Émirats Arabes Unis pendant trois ans. “Pendant mes deux premières années dans le groupe à Paris, j’ai installé une relation de confiance, j’ai montré mes compétences. Cela m’a permis de démontrer que je serai le bon candidat”, indique le jeune trentenaire qui bosse désormais chez Général Electric en Allemagne.


Il n’est jamais trop tard

Mais comment faire si vous avez raté le coche du départ pendant vos études ? Pas de panique, il reste encore d’autres alternatives. Pour les moins de 28 ans, jeune diplômé ou avec une première expérience professionnelle, “le VIE est une très bonne formule et un passeport pour développer une carrière à l’international”, indique Cédric Duquenne, Senior Manager chez Hays, un cabinet de recrutement.


Seul bémol, “la concurrence est hyper rude”, pointe Julie, 27 ans qui vient de débarquer à Miami avec un Visa J1 trainee permettant d’effectuer un stage de longue durée aux Etats-Unis. “J’ai abandonné le VIE car nous étions presque 30.000 pour 3.000 postes, explique-t-elle. Nous ne sommes pas tous égaux, car les recrutements se font souvent en interne. Et là encore, ceux qui ont déjà une première expérience à l’étranger sont avantagés”.


Plus vous partez tard, plus c’est compliqué !

Vous l’aurez compris, plus vous partez tard, plus c’est compliqué et plus le projet a besoin d’être préparé. ”À vous d’identifier les différentes étapes qui vous permettront d’atteindre votre but, explique Alix Carnot. Cela peut passer par une remise à niveau en langue, ou “accepter un poste un peu en dessous de vos compétences”.


Julie a, par exemple, démissionné de son CDI dans une grande banque française pour rejoindre une startup américaine en tant que business developper. “J’ai perdu en salaire, et en sécurité, mais ce stage de 18 mois est un moyen d’acquérir une première expérience dans le pays, indique la jeune femme qui croit en l’American dream. Ensuite dans les prochains mois, je m’attaquerai à la demande de visa permanent qui est encore une autre paire de manches”.


Aux Etats-Unis, pour obtenir un Visa, il faut trouver une entreprise pour vous sponsoriser . “Mon boss qui est français a suivi un peu le même parcours 10 ans plus tôt, précise Julie, plutôt optimiste.


Autre conseil pratique qui permet de gagner du temps : “Dès que la décision est prise, commencez par faire le point sur vos compétences et confronter votre projet avec les professionnels des destinations convoitées (vos paires, d’anciens expats, des cabinets de recrutement locaux)”, conseille fortement Anne Solages, cofondatrice de Magellan-Transition, un cabinet de recrutement spécialisé dans l'expatriation.


Vérifiez également les ordres de métier… "Aurez-vous besoin d’une équivalence pour exercer ? Toutes ces précautions vous permettront d’ajuster votre projet en fonction de la réalité du marché”, précise-t-elle.


Un discours proche de celui d’Alix Carnot, spécialiste de la carrière des couples expatriés pour qui il faut en moyenne près d’un an pour bien préparer son projet. “Vous devez avoir les idées claires. Posez-vous les bonnes questions : Quelle est ma plus-value ? Qu’est ce que je suis prêt à sacrifier ? Est-ce que j’ai assez d’économies”. Cette introspection vous aidera à effectuer les bons choix.


“L’expatriation c’est beaucoup une question de mental. Est-ce que je suis prêt à bousculer mes habitudes, à remettre en question mon projet. Par exemple, les meilleures opportunités ne sont pas toujours dans les lieux les plus sexys”, assure l’experte. Julie aurait préféré New-York, mais elle a posé ses valises dans le sud des Etats-Unis. “De toute façon, j’ai vite compris qu’il fallait être flexible et faire des sacrifices”, conclut-elle.


Par FABIOLA DOR





 
 
Pour utiliser notre forum, inscrivez-vous et lancez votre sujet de discussion !
bottom of page