Invités par l'Elysée à la veille de l'ouverture de VivaTech, une cinquantaine de leaders d'entreprises Tech ont planché sur l'avenir du travail, la diversité et l'éducation. Treize sociétés annoncent déjà des investissements en ce sens.
Mark Zuckerberg (à gauche), fondateur de Facebook, s'entretient avec Satya Nadella, PDG de Microsoft, à l'Elysée dans le cadre du sommet "Tech for Good". @AFP
L'appel a été entendu. Face aux scandales de piratage de données personnelles marqué par l'affaire « Cambridge Analytica » de Facebook, les géants de la Tech mondiale ont décidé de reprendre la main.
Le sommet Tech for Good organisé par l'Elysée la veille de l'ouverture de VivaTech leur offre la plate-forme qui leur manquait pour parler d'une seule voix alors que sera appliqué, dans quelques heures, le Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui les encadre plus strictement sur ce sujet.
Mercredi après-midi, une cinquantaine de patrons ont planché collectivement dans les salons de Matignon autour des thèmes de l'avenir du travail, de la diversité et de l'éducation. Des ateliers qui ont débouché sur quelques recommandations en forme d'intentions portées par le Premier ministre, Edouard Philippe, en fin de journée, qui rappelle le devoir de "vivre mieux dans un monde où la science a pris une place centrale". Dans le même temps, 13 entreprises s'engagent à travers une série d'investissements, dont une partie en France.
Français et Européens à la manoeuvre
D'ici à 2020, Accenture va ainsi investir 200 millions de dollars à l'échelle mondiale pour aider à ramener les personnes éloignées de l'emploi vers le monde du travail. En parallèle, le groupe va aider 150.000 personnes en France pour leur permettre d'acquérir des compétences pour retrouver un emploi, ou créer leur entreprise.
Le groupe RATP, quant à lui, devient partenaire fondateur de l'alliance Net Zéro, dont l'objectif est d'établir une meilleure méthode pour calculer les émissions de gaz à effet de serre. De son côté, Booking.com engage 5 millions d'euros pour l'année 2018, durant laquelle la plate-forme néerlandaise de réservation d'hôtels va créer un incubateur pour accompagner les start-up du tourisme durable, avec un système de bourses qui pourront également leur être allouées.
100 millions de dollars pour Google
Dans la foulée du soutien financier accordé à quatre start-up françaises le mois dernier (3 millions d'euros), Google étend son action envers les projets à but non lucratif s'appuyant sur les technologies. L'enveloppe allouée à ce programme est montée à 100 millions de dollars sur cinq ans et sera utilisée pour aider des organisations européennes, africaines et moyen-orientales.
Microsoft déploie quant à lui son programme innovation autour de l'intelligence artificielle avec le recrutement d'une centaine de collaborateurs spécialisés. Et IBM va créer 1.800 postes en France d'ici à deux ans, incluant les 400 déjà annoncés lors du plan IA du gouvernement.
Trois autres géants américains affichent leur engagement pour une Tech davantage tournée vers le bien-commun : Intel sera le partenaire de l'Institut Curie pour implémenter le super-calculateur pour lutter contre le cancer. SAP veut oeuvrer pour aider à passer la part des femmes dans les postes décisionnels au sein des entreprises de 22 à 30 % en 2022. Et Visa va implanter un centre européen de l'innovation à Paris.
Les start-up affichent aussi leur engagement
Les start-up ne sont pas en reste avec l'annonce d'Uber d' étendre sa couverture gratuite en partenariat avec AXA à l'ensemble de ses 150.000 chauffeurs et coursiers répartis dans 21 pays en Europe. Un credo auquel souscrit aussi Deliveroo, qui va faire bénéficier d' une assurance gratuite couvrant "accidents" et "responsabilité civile" tous ses livreurs. En marge de cette annonce, la pépite britannique de la livraison prend aussi l'engagement d'investir 100 millions d'euros en France pour étendre sa présence géographique.
De son côté, la licorne américaine Stripe renforce son soutien aux pépites tricolores en triplant ses effectifs (jusqu'à 50 personnes) avec la volonté d'accompagner 10.000 nouvelles entreprises situées en province au cours des cinq prochaines années pour les aider à croître à l'international. Enfin, la jeune pousse française Openclassrooms, qui vient de lever 53 millions d'euros , s'engage notamment à trouver un emploi à un million de personnes chaque année dans le monde à partir de 2025.
Source: www.start.lesechos.fr