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Vaccination des français à l’étranger

Jean-Baptiste LEMOYNE, secrétaire d’État notamment chargé des Français de l’étranger, a répondu aux questions des parlementaires représentant les Français de l’étranger sur la vaccination des Français de l’étranger contre le Covid-19.



M. LEMOYNE souhaitait que cette réunion téléphonique ait lieu en amont du débat dans les deux assemblées pour avoir les questions en tête. Il rappelle le cadre de la stratégie vaccinale française. Elle est séquencée en 3 phases : janvier à février (EHPAD, personnels), phase 2 : personnes à risque ; phase 3 : reste de la population


Elle répond à 4 principes : non obligatoires ; gratuits ; disponibilité ; repose sur la médecine de ville.


Le gouvernement veut que cette stratégie prenne dès maintenant en compte les Français de l’étranger. Il veut tirer les leçons de 2009 et le vaccin contre le H1N1 car il y a eu du bon et du moins bon : peu de vaccinations (62.800), alors que 550.000 doses de vaccin avaient été envoyées pour 1,4 million de Français inscrits au registre  destruction d’un grand nombre de doses qui avaient été envoyées.


Il y a également des problèmes logistiques liés aux spécificités des vaccins Covid (conservation) ainsi que des questions éthiques dans les pays , notamment ceux en développement, où la question de vacciner ou non se posera : la stratégie française doit s’articuler avec ces stratégies locales.


Le Ministère sera certainement dans une stratégie pays par pays, au préalable validée par le conseil scientifique, concertation avec les partenaires européens.


Cette stratégie pour les Français de l’étranger reposera sur deux grands principes : équité de traitement entre Français de l’étranger et Français de France et subsidiarité : dans un pays où un vaccin est disponible et sûr scientifiquement, il faudra que les FDE puissent se faire vacciner et le Ministère réfléchir à des dispositifs d’aides si l’accès n’était pas gratuit.


Le MAE s’est mis en ordre de bataille, a déjà sensibilisé le professeur FISCHER à la question des Français de l’étranger et la question sera portée au cours d’un prochain conseil de Défense. L’ensemble du réseau a été saisi pour connaitre les besoins.


Question des parlementaires :


Amelia LAKRAFI, Députée : elle propose de se reposer sur les centres médicaux sociaux ou instituts Pasteur, et s’il n’y en pas, sur les médecins des ambassades. Pourra-t-on envoyer des doses gratuites dans les pays qui le permettent et est ce que les médecins pourraient vacciner les plus vulnérables dans la même logique qu’ici ?


Ronan LE GLEUT, Sénateur : ce qui lui semble nécessaire c’est de réaliser un audit parce que certains États qui ont une stratégie de vaccination qui intègre les Français de l’étranger et d’autres non. Il faut savoir quelle est la situation dans les différents pays. Il faut intégrer dans cette réflexion la CFE, ça lui semble capital.


Christophe FRASSA, Sénateur : il rappelle qu’en 2009 le gouvernement avait associé la CFE pour avoir accès aux fichiers et mener la campagne. Il veut savoir s’il est prévu qu’il y ait un partenariat avec la CFE pour joindre les adhérents et au-delà, comment envisager la campagne dans les pays où il n’y a pas de campagne nationale de vaccination ? C’est là le vrai problème.


Jacky DEROMEDI, Sénatrice : elle indique qu’il y a des pays où l’on sait déjà que les résidents étrangers seront pris en charge, mais elle relaie la peur des gens qui sont dans des pays où ils ne seront pas aidés et tous ne sont pas à la CFE, parce que certains n’ont pas les moyens de payer cette cotisation. Comment faire pour ces derniers ?


Anne GENETET, Députée : Des campagnes de vaccination seront progressives et il n’y aura pas des vaccins disponibles de partout en même temps. Pourquoi mettre un vaccin à disposition des FDE ? Elle explique : On est dans un pays qui a sa stratégie mais certains des Français de l’étranger n’ont ni les moyens ou sont dans des pays ou la vaccination est interdite aux étrangers (Koweit). Quid des agents titulaires et droit local ?


Quels vaccins seront retenus, cela pose des questions géopolitiques. On se trouve dans une situation ou on va envoyer des vaccins dans des pays où ils ne seront pas reconnus. Quelles règles de prescription ?


Il n’y a pas de médecin dans toutes les ambassades, et il faut impérativement voir un médecin avant de se faire vacciner. Pour elle, le vaccin doit se calquer sur un état sanitaire local : la situation n’est pas la même dans tous les pays et on ne peut pas se caler sur ce qui se fait en France.


Claudine LEPAGE, sénatrice : en Europe, les populations françaises pourront se faire vacciner la où elles résident. Les questions se posent dans les pays où il y aura des problèmes de transport, mais aussi d’entreposage (comment conserver des vaccins qui doivent se conserver à -70°).


Elle se rappelle qu’en 2009 destructions de médicaments et de vaccins dans de nombreux postes : il faut bien calibrer.


Marc VILLARD, président de l’AFE : Il va être compliqué de mettre en place une stratégie mondiale et duplicable.


En ce qui concerne la CFE, oui mais : c’est très peu de gens la CFE, mais par contre il pourrait être intéressant d’utiliser le réseau médical de la CFE pour l’ouvrir à des non adhérents. La CFE rembourserait et se ferait ensuite rembourser par le MAE, ça pourrait être une solution.


Réponses


Jean-Baptiste LEMOYNE : l’audit a débuté pour pointer les stratégies locales. Il retient l’idée d’associer la CFE en 2021 soit pour l’accès aux bases, pour le réseau ou autre. C’est intégré dans les réflexions. Il y aura des stratégies différenciées, sachant que dans certains pays les gouvernements refuseront tel ou tel vaccin (il cite Madagascar).


Il retient l’idée de Mme LAKRAFI de mobiliser toutes les forces en présence.


Axel CRUAU, responsable de la Task force Covid au MAE : la première des choses c’est de savoir où on se situe en France et dans le monde. Il y aura un questionnaire qui sera adressé aux postes dans les prochaines heures. La concertation européenne a débuté, en particulier avec l’Allemagne et le Royaume-Uni : des problématiques assez proches.


Le Quai va impulser des coordinations locales de l’UE pour porter des messages plus forts auprès des autorités locales. Pas encore de calendrier de retour de ces questionnaires, probablement pas de vision avant la mi-fin janvier.


L’association avec la CFE : c’est à l’étude, il y aura un dialogue et un retour d’expérience sur 2009 et plus largement toutes les questions de prises en charge par la Sécurité sociale d’une manière ou d’une autre. Il a lancé le travail avec le Ministère de la Santé pour ces questions.


D’autres sont en suspens : quid de pays qui obligeraient à se vacciner ? Quid des agents de l’État et des agents locaux ? Des questions vont s’imbriquer de la sorte. Quels pays choisiront le nationalisme vaccinal ? La France préfère l’universalisme vaccinal.

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