Sous l'effet du dérèglement climatique, la France subit ces dernières années des vagues de chaleur à la fois plus fréquentes et plus intenses.
La France, touchée par trois canicules successives depuis la mi-juin, subit ces dernières années des vagues de chaleur à la fois plus fréquentes et plus intenses, sous l'effet du changement climatique.
Ces vagues, qui s'observaient en moyenne une fois tous les cinq ans avant 1989, interviennent depuis 2000 tous les ans, indique Météo France. Et « les trois vagues de chaleur les plus longues et trois des quatre plus intenses se sont produites après 1981 », souligne l'agence nationale.
Une vague de chaleur correspond à des températures anormalement élevées pendant plusieurs jours consécutifs. On parle de canicule dès lors qu'un épisode de températures élevées dure au moins trois jours, de jour comme de nuit.
2003 : un été meurtrier
Début août 2003, les records de chaleur tombent. A Toulouse, Bordeaux, Limoges ou Montauban, le mercure dépasse les 40° le 4 août. C'est l'été le plus chaud depuis la mise en place d'un réseau d'observation en France et le plus meurtrier avec 15.200 morts (Santé publique France).
La canicule de 2003 « reste à ce jour la plus sévère jamais enregistrée en France », selon Météo France, dépassant en intensité les canicules pourtant mémorables de 1976 et de 1983. Cet épisode met en évidence des dysfonctionnements dans les services de santé et l'isolement des personnes âgées, principales victimes de la chaleur.
Critiqué pour n'avoir pas pris la mesure de la crise, le ministre de la Santé Jean-François Mattei est remplacé en mars 2004 par Philippe Douste-Blazy, qui élabore un « plan canicule ».
2006 : chaleur en juillet
Une vague de chaleur frappe l'ensemble de la France pendant 21 jours en juillet 2006 : la basse vallée du Rhône est la plus affectée, la mer atteint 30° à Marseille.
Ce coup de chaud provoque la mort de plus de 1.000 personnes (Santé publique France).
2015, 2016, 2017 : chaleurs précoces ou tardives
Depuis 2015, tous les étés sont marqués par des « canicules conséquentes » avec pour résultat plusieurs milliers de « décès en excès », selon Santé publique France. En 2015, quatre épisodes caniculaires provoquent un total estimé de 1.700 morts.
En 2015 et 2017, les vagues de chaleur sont remarquables par leur précocité, fin juin et début juillet, tandis que 2016 se distingue par le caractère tardif du pic à la fin août.
2018 : parmi les plus chauds
La France connaît une vague de chaleur du 24 juillet au 8 août. L'été 2018 se classe parmi les plus chauds de l'histoire du pays, selon Météo-France. Cette canicule provoque environ 1.500 morts (chiffre ministère de la Santé).
2019 : record absolu
L'été 2019 est marqué par deux vagues de chaleur. La première, particulièrement précoce, démarre dès le 24 juin et établit un nouveau record absolu de chaleur pour la France : 46°C enregistré le 28 juin à Vérargues dans l'Hérault.
Des records locaux tombent également fin juillet, lors d'une seconde vague. A Paris, une température de 42,6°C est relevée le 25 juillet, ce qui fait tomber le vieux record parisien de 40,4°C enregistré en 1947.
2020 : dans le top 5
En août 2020, une semaine de canicule concentrée sur un large cadran nord-est ne fait tomber aucun record mais se classe parmi les cinq épisodes de chaleur les plus intenses jamais relevés dans le pays.
2022 : déjà trois canicules, des incendies hors normes
A la mi-juin 2022, la France connaît une vague de chaleur « exceptionnelle et précoce », avec 40°C atteints dès le 16 juin dans l'Hérault, ce qui n'était jamais arrivé si tôt en France (hors Corse). Durant cet épisode, le mercure atteint un pic de 43°C, le 18 juin, à Arcachon (Gironde).
Quatre semaines plus tard, la France étouffe à nouveau, du 12 au 25 juillet. Le 18 juillet, 64 records locaux de températures tombent dans la moitié ouest, avec par exemple 42,6°C à Biscarrosse (Landes). Cet épisode s'accompagne en Gironde de deux grands incendies qui dévastent plus de 20.000 hectares de forêt.
L' épisode en cours, le troisième , devrait se poursuivre jusqu'au 13 août selon Météo-France.
Source: www.lesechos.fr
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