Dans le cadre de la réforme des retraites, Édouard Philippe doit détailler, ce jeudi 13 février, plusieurs mesures pour la prise en compte de la pénibilité et les départs progressifs à la retraite.
Encore faut-il pouvoir rester en emploi avant la retraite. Ce qui n’est pas toujours évident, comme le montre une note de l’Insee.
Le chemin est encore long. Le Premier ministre s’apprête à présenter des mesures concernant les fins de carrière et la pénibilité, discutées depuis plusieurs semaines avec les syndicats.
L’objectif est de trouver comment garder plus longtemps qu’aujourd’hui les actifs en emploi. Et le moins que l’on puisse dire est que cette ambition risque de ne pas être facile à atteindre.
Une note publiée par l’Insee ce mercredi 12 février sur les actifs ayant pris leur retraite en 2013 relève, qu’en moyenne, leurs revenus du travail baissent de 4 % par an entre 2010 et 2012. La raison principale ?
“Les seniors sont de moins en moins présents sur le marché du travail à mesure que leur âge augmente”, pointe le document. L’Institut détaille les chiffres : “trois ans avant leur départ à la retraite, 72 % des nouveaux retraités de 2013 ont perçu des revenus du travail, contre 67 % l’année qui précède leur départ”.
Les auteurs de l’étude constatent que “11 % perçoivent des allocations chômage d’un montant supérieur à 500 euros par mois trois ans avant le départ à la retraite. Un chiffre qui grimpe à 14 % l’année qui précède ce départ”.
Voici pour la moyenne. Dans le détail, ce sont principalement les femmes qui peinent à conserver une activité jusqu’à leur départ à la retraite.
Pour prendre conscience de ce phénomène, l’Insee analyse la différence entre les derniers salaires perçus et le niveau de la pension.
Alors que la retraite des hommes représente 76 % des revenus du travail perçus en 2010, soit trois ans avant de partir à la retraite, ce taux grimpe à 96 % pour les femmes.
“Cette différence reflète le fait que les hommes sont plus souvent présents sur le marché du travail que les femmes dans les années qui précèdent le départ à la retraite et donc qu’elles avaient moins de revenus du travail”, analyse le document.
Seulement 63 % des femmes perçoivent des revenus d’activité trois ans avant leur départ à la retraite contre 84 % des hommes.
Les plus modestes peinent aussi à rester en emploi jusqu’à la fin de leur carrière. Là encore, c’est la différence entre leurs revenus d’activité et leur pension qui le montre.
L’étude prend l’exemple des personnes appartenant aux 10 % les plus modestes trois ans avant leur départ à la retraite. En 2010, leur revenu annuel s’élevait en moyenne à 5.200 euros (3.500 euros de revenus d’activité et 1.700 euros d’allocations chômage). Après trois années passées à la retraite, en 2016, leur pension annuelle s’élève à 10.000 euros, soit une hausse de 92,3%.
De leur côté, les 10 % les plus aisés perdent, pendant la même période, 47,55 % de leurs revenus. Ils passent d’un revenu annuel moyen de 63.400 euros (revenus d’activité de 61.700 euros et allocations chômage à 1.700 euros) à une pension moyenne de 33.250 euros en 2016.
“Ces différences reflètent ainsi des situations contrastées sur le marché du travail”, note l’étude. En effet, les personnes les moins aisées sont moins nombreuses sur le marché de l’emploi avant de partir à la retraite que celles qui perçoivent les revenus les plus importants.
Si 85 % des individus du dernier décile perçoivent encore des revenus du travail trois ans avant de partir à la retraite, ce chiffre est de seulement 37 % pour les plus modestes.
Un écart qui se réduit ensuite à la retraite grâce notamment à des dispositifs de solidarité comme le minimum de pension.
Source: www.capital.fr
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