La baisse des taux a non seulement permis de rajeunir le profil des primo-accédants immobiliers mais a aussi facilité le retour de ménages exclus de l’accession à la propriété.
Les taux de crédit immobilier baissent sans discontinue depuis six mois. Mais cette grande braderie profite-t-elle à tout le monde?
En avril et juillet derniers, les fortes décotes (-0,3 point) profitaient à tous. Mais aujourd’hui, il semble qu’elles ne soient octroyées qu’aux très bons profils (revenus élevés et réguliers et bonne capacité d’épargne).
Pour autant, les conditions d’octroi plus souples accordées par les banques ont permis de rendre solvables des ménages moins aisés.
Il y a un an, 71% des banques affichaient des taux (avant négociation) inférieurs à 1,5% sur 20 ans, selon le courtier en crédit immobilier Meilleurtaux. Aujourd’hui, elles sont 83%, dont 23% qui proposent des taux compris entre 0,9 et 1,1%.
Conséquence: pour un emprunt moyen de 200.000 euros, la capacité d’emprunt a grimpé, depuis la crise de 2008, de 44% à 212.254 euros, un montant qui équivaut au coût moyen d’une maison en France.
Par ailleurs, le coût du crédit a chuté de 65%, la somme à rembourser chaque mois a diminué de plus de 30% et les revenus nets mensuels nécessaires pour emprunter 200.000 euros sur 20 ans ont baissé de 1200 euros (voir ci-dessous).
«Nous sommes dans un marché ouvert à tous les profils d’acquéreurs qui sont de plus en plus jeunes: 66% ont moins de 40 ans, 49% ont moins de 35 ans et 29% ont moins de 30 ans. Dans de nombreuses villes, on peut devenir propriétaires de belles surfaces avec des revenus moyens», explique Maël Bernier, de Meilleurtaux.
Avec des revenus inférieurs à 2500 euros nets par mois (avant impôt), vous pouvez acquérir un logement - financé à 100% par l’emprunt sur 20 ans - de 40 m² à Nantes ou à Nice, de 65 m² à Grenoble, Dijon, Reims, Angers ou encore Toulon, ou un 80 m² à Nîmes, Le Mans ou Le Havre, selon le courtier en crédit immobilier.
Pour acheter ce même bien de 40 m² à Bordeaux ou à Lyon, deux des villes provinciales les plus chères de France, les revenus du foyer doivent être compris entre 2500 et 3000 euros nets par mois.
À Paris, où le prix au m² a récemment dépassé les 10.000 euros, le seuil est encore plus élevé pour s’offrir un 40 m²: le foyer doit gagner près de 5900 euros nets par mois.
Des revenus mensuels qui grimpent à 9600 euros pour un 65 m², à 11.800 euros pour un 80 m² et à environ 15.000 euros pour un bien de 100 m². «L’apport moyen d’un primo-accédant à Paris s’élève à 180.000 euros», précise Hervé Hatt, président de Meilleurtaux.
Preuve que la capitale est vraiment un cas à part et que le marché immobilier français est désormais divisé en trois: Paris, Bordeaux et Lyon, et le reste de la France.
Source: www.immobilier.lefigaro.fr