Des sociétés vous couvrent à la signature du bail en cas de difficulté à payer le loyer. Un service généralement facturé 3,5 % de son montant.
Tout le monde n'a pas la chance d'être en CDI. Ou d'avoir papa ou maman derrière pour bétonner son dossier.
Trouver une location, surtout dans les grandes villes, est quasiment mission impossible sans un emploi stable avec un salaire trois fois supérieur au montant du loyer, ou l'appui d'un garant — souvent les parents — qui accepte de régler le loyer en cas de soucis.
Face au problème, Action Logement a mis en place en 2016 la garantie Visale pour venir en aide aux candidats les moins chanceux. Mais elle s'adresse avant tout aux jeunes et aux précaires.
Il existe sinon d'autres solutions, mais à condition de payer. Youse, Unkle, Cautioneo, GarantMe, Bonapart, sont sur le même créneau : jouer les intermédiaires de confiance en se portant garant tout au long de la durée du bail, et payer si le locataire fait défaut.
C'est un peu comme l'assurance loyer impayé, mais inversée. Ce n'est pas le propriétaire qui paie pour se protéger, mais le locataire qui souscrit un contrat pour prouver que son dossier est solide.
« Ça rebat les cartes de la location. On est un instrument qui permet de mettre le dossier du locataire en haut de la pile, de faire la différence auprès du propriétaire », explique Matthieu Luneau, cofondateur d' Unkle, qui assure quelque 600 dossiers.
« Le CDI n'est plus le critère principal »
Chez tous les acteurs, la démarche est peu ou prou la même. À chaque fois, il suffit d'une poignée de minutes pour remplir en ligne son dossier.
Il faut indiquer ses informations personnelles (nom, prénom, date de naissance), sa situation (étudiant, salarié, indépendant…), le montant du loyer à garantir, le nombre de personnes sur le bail, ses revenus et, le plus souvent, ses derniers relevés bancaires, voire le montant de son épargne.
« Le CDI n'est plus le critère principal. Peu importe que la personne soit en CDD, indépendante, étudiante : ce qu'on regarde en priorité, c'est sa rigueur budgétaire », justifie Olivier Bazin, directeur général adjoint de Youse, une filiale de CNP Assurances qui a déjà traité 20 000 dossiers.
Alors que généralement le taux d'effort, c'est-à-dire la part que représente le loyer sur l'ensemble des revenus, est limité à 33 % par les propriétaires et les agences immobilières, ces nouveaux prestataires acceptent de monter jusqu'à 40 %, voire 42 %, en incluant l'épargne dans les calculs.
Une fois le dossier complété, le candidat obtient sa réponse généralement en moins de vingt-quatre heures.
Tous les patrons de ces start-up l'avouent : ils cherchent avant tout à capter les jeunes actifs où les étudiants qui ont un job. C'est pour cela qu'il y a beaucoup de déçus. Jusqu'à deux tiers des dossiers sont retoqués.
Une assurance évitant le dépôt de garantie
Les profils fragiles, comme les allocataires du RSA ou les salariés qui ont beau être en CDI mais avec un faible salaire et des personnes à charge, sont la plupart du temps écartés.
Si le dossier est accepté et le bail signé avec le propriétaire, le locataire paie, dans la plupart des cas, une commission équivalant à 3,5 % de son loyer chaque mois. Soit 35 euros mensuels pour un loyer de 1 000 euros.
Le locataire doit toujours verser directement le loyer à son bailleur sauf chez Youse qui s'occupe de tout, en prélevant le loyer à date fixe.
En cas d'impayé, toutes ces start-up s'engagent à prendre le relais sans délai de carence ni franchise pour le propriétaire. Mais elles n'ont pas les mêmes conditions de garantie (durée, plafond du montant…).
Reste la question de la caution, autre frein à la location. Car verser l'équivalent d'un mois de loyer à la remise des clés peut plomber le budget des locataires. Pour l'instant, seuls Bonapart et Cautioneo disposent d'une parade.
« À la place du dépôt de garantie, on propose une assurance qui couvre, pour le propriétaire, jusqu'à l'équivalent de six mois de loyer en cas de dégradations », explique Julien Chenet, cofondateur de Cautioneo, qui revendique 1500 clients.
Son prix : 1 % du montant du loyer à la charge du locataire, avec un minimum de 9,90 euros par mois. D'ici peu, Youse devrait proposer une solution similaire en partenariat avec le réseau d'agence immobilière Orpi.
Source: www.leparisien.fr