Dix mille postes d’enseignants sont vacants en Suisse. Une aubaine pour les Français qui souhaitent travailler de l’autre côté de la frontière ?
Pas sûr car, pour pouvoir enseigner, ils doivent suivre une procédure particulière.
La Suisse manque d’instituteurs et de professeurs. Plus de 10 000 postes sont à pourvoir dans la plupart des cantons du fait de nombreux départs en retraite et de l’augmentation du nombre d’élèves, selon le site d’information Swissinfo.ch. Mais cela ne veut pas dire que tout le monde peut postuler.
“Il est possible [d’enseigner en Suisse lorsqu’on est étranger], rapporte le journal en ligne. Mais cela peut prendre du temps.”
Les diplômes français ne sont pas automatiquement reconnus par les autorités suisses.
Dans la plupart des cas, la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’Instruction publique (CDIP) doit donc fournir une équivalence à quiconque souhaite travailler dans le pays en tant qu’enseignant.
Un tel processus peut prendre jusqu’à quatre mois pour les détenteurs d’un diplôme français et plus longtemps encore pour ceux qui ont fait leurs études en dehors de l’Union européenne. Il est parfois demandé aux candidats de suivre des cours complémentaires dans une université suisse.
Ceux qui souhaitent devenir professeurs dans la formation professionnelle suisse (qui se déroule en alternance avec une entreprise) doivent quant à eux effectuer d’autres démarches.
Pour obtenir une équivalence, ils doivent s’adresser au Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) qui déterminera si leur profil correspond aux prérequis nationaux. Il faut généralement prouver que l’on a étudié la matière que l’on souhaite enseigner, que l’on a une expérience professionnelle d’au moins six mois sans rapport avec l’enseignement et que l’on a suivi une formation aux exigences pédagogiques de l’apprentissage. Si ce dernier critère n’est pas rempli, le candidat a cinq ans pour se mettre à niveau.
Une fois l’approbation du SEFRI ou de la CDIP obtenue, il peut postuler dans toute la Suisse. Les cantons et les autorités locales prennent ensuite la décision finale d’accepter – ou non – une candidature.
Aujourd’hui, seuls 6 % des enseignants des écoles suisses sont étrangers. La moitié d’entre eux sont allemands. L’autre moitié est composée d’un nombre égal de Français, d’Italiens et de ressortissants “d’autres pays” selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique, repris par Swissinfo.ch.
Source: www.courrierinternational.com