Les gestionnaires japonais ont acheté pour près de 44 milliards d'euros de titres tricolores au premier trimestre 2019.
L’Etat va devoir lever sur le marché obligataire 200 milliards d'euros l’an prochain. Au terme du premier trimestre 2019, l’Agence France Trésor (AFT) a déjà levé 78 milliards d’euros de dette à moyen et long termes.
Malgré des taux d’intérêts très bas de 0,42 % à fin mars 2019 (contre 0,53 % sur l’année 2018), la France n’a aucun mal à trouver des investisseurs. A commencer par les Japonais très friands actuellement du papier français.
Les investisseurs nippons se sont en effet massivement positionnés sur les emprunts de la zone euro au premier trimestre, avec une prédilection, donc, pour la dette tricolore.
Les Japonais détiennent environ 245 milliards d'euros de la dette française
Les gestionnaires de portefeuilles nippons ont acheté pour près de 44 milliards d'euros de titres tricolores depuis le début de l’année, soit 80 % de leurs achats dans la zone euro. Désormais, les Japonais détiennent environ 245 milliards d'euros sur les 2 322 milliards de la dette française.
Pourquoi un tel engouement ? Dans la zone euro, la France et l’Allemagne sont des valeurs sûres.
Or, actuellement l’alignement des planètes de la finance est plutôt favorable à la France : après une croissance de 1,7 % en 2018 qui vient d’être revue à la hausse, selon les prévisions de printemps de la Commission européenne, le PIB de la France devrait augmenter de 1,3 % cette année alors que celui de l’Allemagne progresserait de 0,5 %.
Par ailleurs, l’économie française est moins exposée aux turbulences mondiales que l’Allemagne, dont l’économie repose en bonne partie sur les exportations.
Mais surtout, les investisseurs en achetant de la dette française peuvent obtenir des rendements encore positifs alors que ce n’est pas le cas en Allemagne depuis plusieurs années où certains taux sont négatifs.
Dans ces conditions, les gestionnaires japonais se sont délestés d’un peu de dette allemande pour se reporter sur celle française.
Une bonne chose pour les finances françaises. En effet, même si l’endettement public continue de grimper à 99, 3 % du PIB en 2018, les remboursements de la dette vont baisser de 1,7 % du PIB à 1,5 % en 2019 et 2020.
Ainsi, si le ministère des Finances anticipait une enveloppe de 44,7 milliards d'euros en 2020 pour ces remboursements, ce coût ne devrait être en réalité que de 37,2 milliards d'euros.
Une économie de 7 milliards qui fera du bien dans le prochain budget ou pour engager des réformes.
Source: www.leparisien.fr