La fabrication de batteries devient un enjeu stratégique pour les économies mondiales. Avec le risque d’une nouvelle dépendance à l’électron plutôt qu’à l’or noir.

Si la France et l’Allemagne ont annoncé vouloir mettre un coup d’accélérateur à leur projet de consortium européen de batteries de voitures électriques alors que celles-ci sont produites à 99 % en Asie (Japon, Chine, Corée), des équipementiers automobiles explorent d’autres pistes.
Ainsi Bosch, le numéro 1 mondial a déjà renoncé à ouvrir une usine batterie en Europe, et préfère investir dans les voitures à hydrogène.
Le pari difficile des batteries électriques. Au début des années 2010, Renault qui voulait construire une usine de batterie avait aussi finalement renoncé en préférant acheter ses batteries en Corée.
Par ailleurs, une étude de l’Ifri de 2017 avait mis en avant que si les constructeurs automobiles dans le monde réalisaient 20 à 25 % de leurs ventes totales avec des voitures électriques comme le souhaitent les politiques, il faudrait en réalité investir 172 milliards d'euros d’ici 2025 dans les usines de batteries pour faire rouler toutes les voitures électriques. Un pari difficilement tenable…
Bosch s’associe avec le suédois PowerCell
L’équipementier allemand semble donc vouloir jouer le coup d’après en investissant dans les voitures à hydrogène.
Bosch s’est associé au suédois PowerCell pour la mise au point et la production de série de piles à combustible à partir de pile à électrolyte polymère (PEM) dont la date de commercialisation est attendue en 2022.
Selon Bosch, d’ici 2030, 20 % des véhicules électriques dans le monde seront alimentés par l’hydrogène notamment pour les véhicules utilitaires, les poids lourds ou encore les trains.
« A long terme, l’activité des piles à combustible représentera potentiellement des milliards d'euros ».
L’allemand collabore aussi avec Nikola Motor, le principal concurrent de Tesla sur le secteur des camions électriques et à hydrogène.
Michelin et Audi investissent aussi dans l’hydrogène
L’avantage de l’hydrogène repose sur son autonomie largement supérieure, une vitesse de recharge comparable à celles des voitures à essence ou encore l’absence de rejets polluants.
Selon Bosch, la pile à combustible est « dix fois moins lourde et moins chère » que les batteries.
Et ce n’est pas le seul à y croire. En mars dernier, Michelin s’est associé avec Faurecia, pour créer l’un des leaders mondiaux des systèmes de piles à hydrogène.
D’ailleurs, même si Audi vient lancer son nouveau SUV électrique Audi e-tron, la marque aux anneaux après Toyota, Honda, Mercedes ou le groupe Kia/Hyundai, vient d’annoncer vouloir la commercialisation en 2021 dans les voitures à hydrogène, une audi h-tron en 2021 pour production en grande série dès 2025.
Des techniques à perfectionner
Reste néanmoins encore plusieurs questions techniques à résoudre pour affirmer que l’hydrogène est l’avenir des transports.
Aujourd’hui, la quasi-totalité de l’hydrogène produit dans le monde est issue d’un procédé fortement émetteur de CO2 : pour chaque kilogramme d’hydrogène produit, il se dégage 10 kilogrammes de CO2 !
Sauf que de nouvelles technologies existent désormais pour produire de l’hydrogène à partir d’ une énergie renouvelable (Solaire, éolien) qui est très peu émettrice de CO2.
Dans un récent rapport, le cabinet de conseil McKinsey a estimé que l’hydrogène pourrait représenter pas moins de 18 % de la demande en énergie finale dans le monde d’ici 2050.
Source: www.leparisien.fr