Publié au Journal Officiel le 21 avril, le très contesté arrêté ministériel instituant la hausse des frais d'inscription en études supérieures pour les étudiants étrangers est désormais officiellement inscrit dans le marbre et entrera en vigueur dès septembre 2019.
C'est un coup dur qui s'officialise pour les étudiants issus de pays hors de l’Union européenne.
Ce dimanche 21 avril l'arrêté ministériel concrétisant la hausse des frais d'inscription – par dix fois supérieurs à ceux de leurs camarades européens – a été publié au Journal Officiel, instituant par là même l'entrée en vigueur de cette mesure contestée.
Ainsi dès la rentrée prochaine, et conformément au texte du ministère de l'Enseignement supérieur, les étudiants n'appartenant pas à l'UE devront s'acquitter de 2 770 euros en licence, et de 3 770 euros en master.
Les doctorants extracommunautaires ne seront pas concernés par cette nouvelle hausse, « seule concession consentie par la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal », précisent nos confrères de Mediapart.
Des exonérations seront également appliquées en fonction de la « situation personnelle » ou en raison des « orientations stratégiques de l’établissement », indique la même source, qui souligne par ailleurs – non sans un brin de sarcasme – que ces « hausses inédites rompent avec la tradition d’accueil de la France. Comble de l’ironie, le plan gouvernemental censé rendre le pays attractif pour les étudiants étrangers se nomme « Bienvenue en France ».
Dévoilé en 2018, ce projet gouvernemental a suscité l'ire de la communauté universitaire et des syndicats étudiants.
Une colère qui s'est faite entendre sans parvenir pour autant à faire pencher la balance en leur faveur et pousser à l'abandon de cette mesure, qui porterait un coup fatal à la diversité de la communauté universitaire.
Craignant de voir ainsi de nombreux étudiants fuir l'Hexagone pour d'autres nations – dont la Chine, qui exerce une nouvelle politique d'accueil très favorable envers les étudiants africains – et donc de « tarir les viviers », plusieurs universités se sont fermement opposées à cette mesure.
« Paris-Nanterre, Clermont-Auvergne, Rennes-II, Aix-Marseille, Toulouse-Jean-Jaurès, Lyon-II, Angers, Caen et Le Mans ont publiquement annoncé qu’elles ne suivraient pas la demande ministérielle », assure la même source.
Rappelons également que les universités françaises sont autonomes, une caractéristique qui permettra aux réfractaires à la disposition gouvernementale de recourir au « décret du 19 août 2013 ».
Ce texte dispose que « chaque établissement peut exonérer de frais d’inscription certains de ses étudiants ».
Ce décret semble ouvrir la voie à une éventuelle cacophonie, en permettant ainsi à chaque établissement de « créer sa propre politique tarifaire envers les étudiants non européens ».
Une faille au projet du gouvernement, qui conduirait à du deux poids deux mesures et dissuaderait sans doute de nombreux étudiants.
Source: www.lesinfos.ma