Les femmes sont deux fois plus sujettes que les hommes aux migraines. Mais gare au mal de tête qu’on balaie d’un revers de la main. Certaines migraines ou céphalées peuvent cacher bien d’autres maladies plus sérieuses.
Comment repérer une migraine ?
Un mal de tête, une céphalée de tension, une migraine ? Il faut tout d’abord pouvoir les différencier.
Pour reconnaître une personne migraineuse, les neurologues évaluent les crises de leurs patients sur la base de critères fixés par l’international Headache Society (ISH).
En règle générale, une migraine a un début et une fin.
Elle dure entre 4 h et 3 jours.
Elle peut être unilatérale, pulsatile (la sensation d'avoir le coeur qui bat, dans la tête), modérée à sévère et la douleur augmente lors d’une activité physique.
La migraine peut entraîner des nausées ou des vomissements ainsi qu’une gêne à la lumière ou au bruit.
Le diagnostic est posé par un neurologue qui devra s’assurer que l’examen clinique est normal en dehors des crises de douleurs.
"Les femmes sont bien plus sujettes que les hommes, probablement à cause des hormones. Après la puberté, les migraines sont à prédominance féminine.
De nombreuses femmes ont, deux jours avant leurs règles, des migraines cataméniales et lorsqu'elles sont enceintes, les maux de tête disparaissent dans 80 % des cas", ajoute Bruno Perrouty, neurologue à Carpentras.
Migraine : quand faut-il s’inquiéter ?
Lorsque les personnes diagnostiquées migraineuses sortent des critères de l'IHS, il faut s'inquiéter. Idem lorsqu'une personne non-migraineuse commence à souffrir de douleurs inexpliquées.
« Une céphalée brutale en coup de tonnerre ? Méfiance, c'est direction les urgences. Il faudra toujours s’inquiéter d’un mal de tête qui passe de 0 à 10 sur l’échelle de la douleur, en quelques secondes.
Cette douleur violente peut présager une hémorragie méningée, c'est-à-dire une rupture d’anévrisme, une fissure anévrismale ou une malformation. Dans ces cas-là, la prise en charge doit être très rapide », met en garde Bruno Perrouty, neurologue à Carpentras.
Et si de violentes douleurs sont accompagnées de fièvre, la suspicion d'une méningite n'est pas à négliger.
Ces migraines qui cachent d’autres maladies
Les migraines et céphalées récurrentes ne devraient pas être prises à la légère.
« Les migraineux se soignent très mal en général », note d’ailleurs Bruno Perrouty. Pourtant, les migraines peuvent cacher d’autres maux.
Les personnes souffrant de migraines hémiplégiques familiales (NdlR : entendez par-là migraines avec aura, c'est-à-dire avec des troubles de la vue, des fourmillements ou des troubles de la paroles ) peuvent souffrir d’un gène malade, également responsable de CADASIL », poursuit-il. CADASIL est une maladie qui entraîne une mauvaise irrigation du cerveau.
Les migraines peuvent également dissimuler des cas d’hypertension artérielle.
Enfin, il arrive que des migraineux se rendent compte qu'ils souffrent en fait d'apnée du sommeil. « Dans ce cas précis, les patients disent se réveiller avec des céphalées matinales ».
Fatigue, muscles du front et des tempes crispés : les migraines et céphalées quotidiennes cachent aussi, parfois, des syndromes dépressifs.
« Autre mise en garde…Les femmes migraineuses qui prennent la pilule et qui fument ont dix fois plus de risques d’être atteintes d’un AVC », ajoute le neurologue.
Des coups de pouce contre la migraine ?
Dans tous les cas, il est important de consulter un neurologue en cas de doute.
L’ibuprofène ou les triptans permettent de calmer une crise, mais il n’est pas recommandé de pratiquer l’automédication sans avis médical.
Mais pour trouver un peu de soulagement, il est intéressant de tester la relaxation sous hypnose.
Source: www.cosmopolitan.fr