Habitant à Bayeux depuis une dizaine d'années, Gérard Godfroy a créé avec son associé, Christophe Bihr, une nouvelle version de la Citroën DS19, baptisée Grand Palais.

« Ce projet, c’est avant tout une histoire d’amitié », confie Gérard Godfroy. Ce dernier s’est associé il y a quelques années à Christophe Bihr pour créer une nouvelle version de la Citroën DS19.
Les deux hommes se connaissent en effet depuis plus de trois décennies. Ils se sont rencontrés chez Dangel, en Alsace, en 1985.
Depuis, Gérard Godfroy et Christophe Bihr ont régulièrement collaboré sur des réalisations automobiles, notamment sur les carrosseries Venturi, de 1984 à 2000, Hobbycar ou San.
C’est donc naturellement que les deux hommes ont choisi de travailler une nouvelle fois ensemble sur ce nouveau projet.
Ce genre d’aventure se passe toujours avec des gens de confiance.
Un projet de plusieurs années
« Tout a commencé quand Christophe a acheté une ancienne DS21 qu’il voulait transformer en cabriolet, mais je ne trouvais pas l’idée originale au départ. Je lui ai alors dessiné un hardtop (toit rigide amovible, ndlr) et proposé de faire un coupé », explique Gérard Godfroy.
Si les premiers dessins datent de 2012, le projet est réellement lancé en 2014. C’est Gérard Godfroy, designer automobile et industriel durant plus de 50 ans (il a notamment travaillé dans l’équipe de Gérard Welter sur la Peugeot 205, de 1976 à 1978 et fut l’un des initiateurs de Venturi), qui s’est chargé de la première phase de création.
Durant plusieurs mois, il s’est ainsi rendu par intermittence, « une à deux semaines par période », au Mans dans les ateliers de la société de Christophe Bihr, carrossier, pour sculpter le prototype.
Ce fut un vrai travail de sculpture. Tout s’est fait à l’œil, sans plan. C’est comme un tailleur de pierre, mais avec de la mousse de polyuréthane.
Une fois cette étape passée, il a ensuite laissé la main à Christophe Bihr et son équipe, composé de deux carrossiers, Guillaume Dirard et Tony Boisard. Ces derniers se sont occupés des travaux de carrosserie. Pour cette DS19, il a également fait en sorte d’adapter les contraintes de sécurité et de fiabilité actuelles à la voiture.
Si l’équipe était au départ composé de 4 personnes, elle s’est étoffée ces dernières semaines à l’approche du salon Rétromobile. « Les deux derniers mois ont été très durs, notamment en janvier. On avait peur de ne pas être prêt à temps. »
Au total, ce sont 7 personnes qui se sont relayées pour pouvoir présenter à temps la voiture baptisée « Grand Palais », en référence au lieu de présentation de la voiture de 1955.

Des retours positifs
Un défi relevé puisque Gérard Godfroy et Christophe Bihr étaient bien présents au salon Rétromobile qui s’est déroulé du 6 au 10 février 2019 à Paris.
Et les premiers retours semblent unanimes selon l’ancien designer automobile.
« Les réactions des gens sur place ont vraiment été incroyables. Plusieurs personnes se sont dites intéressées par notre voiture, » indique-t-il tout d’abord avant de poursuivre. « J’y ai toujours cru, mais je ne pensais pas que ça plairait à ce point-là. »
Désormais plusieurs étapes sont encore nécessaires pour rendre le projet totalement viable. L’équipe doit tout d’abord monter la mécanique.
Nous avons fait le choix de garder celle d’origine. Nous voulons avant tout faire une voiture élégante et non une voiture sportive.
Ensuite, avec leur équipe, ils se pencheront sur les finitions, comme l’étanchéité au niveau des portes. « Notre but est de proposer un produit fini fiable. »

Entre 100 000 et 150 000 euros
Dans l’idéal, Gérard Godfroy espère pouvoir proposer la voiture à la vente dans « une petite année ». Cette nouvelle version de la Citroën DS19 ne sera cependant pas produite en grande quantité. « Ce sera une réponse à la demande. » Son prix devrait être compris entre 100 000 et 150 000 euros.
Gérard Godfroy promet également que leur voiture gardera son charme d’antan. « La philosophie de la voiture c’est se transposer 60 ans en arrière. Il ne faut pas confondre notre produit avec le mouvement néo-rétro, parce que nous n’avons pas cherché à faire quelque chose de moderne ».
Par Marjolaine Margue
Source: www.actu.fr