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Santé : le paracétamol « ne sait pas » où nous avons mal, mais comment arrête-il la douleur ?

Comment le paracétamol « sait-il » où nous avons mal ? Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce médicament ne cible pas la douleur. Il agit directement sur le système nerveux central.


Vous avez probablement glissé du paracétamol au fond de votre sac, de votre tiroir de bureau ou dans l’armoire à pharmacie de votre maison. Si vous avez mal à la tête, des règles douloureuses ou d’autres douleurs, vous en avalerez probablement un comprimé. Mais savez-vous comment il agit exactement dans notre corps ?


On peut avoir l’impression que ce composé chimique « sait » où nous avons mal, qu’il parvient à localiser la douleur dans notre corps. Pourtant, ce n’est pas ainsi qu’il fonctionne. « Le paracétamol ne cible pas la douleur en périphérie, il joue sur le système nerveux central », nous éclaire Faïza Bossy, médecin généraliste à Paris.


« Il bloque la cascade de la douleur »

Que se passe-t-il quand on avale ce médicament et qu’il passe dans notre sang ? Le paracétamol joue un rôle sur notre hypothalamus, une partie du cerveau de la taille d’une amande. Elle est impliquée dans de nombreux processus, comme la thermorégulation. Cette structure du système nerveux central secrète une enzyme (une protéine) portant le nom de « COX » — pour cyclo-oxygénase. La COX secrète une hormone, la prostaglandine.


« Le paracétamol joue sur la COX, au niveau du système nerveux central, et donc sur la prostaglandine, en périphérie. En d’autres termes, il bloque la cascade de la douleur », poursuit notre interlocutrice.


Un médicament d’abord utilisé contre la fièvre

Si le paracétamol est presque devenu banal — au point que le nom du médicament Doliprane est parfois confondu avec lui –, sa prescription n’a pas toujours été associée à la douleur. À la fin du 19e siècle et au long du 20e siècle, il est plébiscité pour sa capacité à réguler la température.


« Le mode d’utilisation du paracétamol a évolué. Les médecins voulaient en premier lieu faire baisser la fièvre, car elle était vue comme le premier signe de la maladie. Calmer la douleur n’était pas une priorité », nous raconte Faïza Bossy. L’histoire du paracétamol peut aussi montrer comment la médecine a évolué, et accorde aujourd’hui une place plus importante à la douleur.


Enfin, la spécialiste nous rappelle que le paracétamol « n’est pas une molécule anodine ». Au-delà de 6 grammes par journée — soit en très grande quantité — la molécule est dangereuse pour notre organisme. « Notre foie le transforme en substance toxique et cela peut détruire les cellules », prévient Faïza Bossy.


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