Faire ses courses avec son cabas ou son sac en tissu sous le bras : deux ans après l’interdiction des sacs plastiques jetables, les Français s’y sont mis peu à peu mais pas partout, et le bilan chiffré de cette mesure se fait attendre.
Le 1er juillet 2016, les sacs plastiques fins, dits "à usage unique", disparaissaient des caisses. Le 1er janvier 2017, c’était au tour de ceux utilisés pour d’autres usages (fruits et légumes, poisson, produits en vrac…) d’être interdits.
Ils étaient jusqu’alors largement distribués et se retrouvaient jusque dans les océans, alors qu’ils mettent environ 400 ans à se décomposer.
La grande distribution respecte la mesure
Deux ans plus tard, les cabas, sacs en tissu ou en plastique épais se sont imposés aux caisses. Les fruits et légumes doivent être emballés dans du papier kraft ou des sacs plastiques bio-sourcés (conçus à partir de matériaux renouvelables comme l’amidon de pomme de terre) et biodégradables (par des bactéries, des champignons…).
Il faudra attendre le rapport d’évaluation de la loi, initialement attendu début 2018, pour en mesurer précisément les effets. Aucune date pour ce rapport ni données chiffrées n’étaient disponibles auprès du ministère de la Transition écologique.
La grande distribution met aujourd’hui en circulation environ un milliard de sacs réutilisables chaque année, estime-t-il. Les cabas sont réutilisés au moins une vingtaine de fois et les sacs en plastique épais – plus de 50 microns – une dizaine de fois.
"Les chaînes de la grande distribution ont bien respecté la mesure", confirme Laura Châtel de l’ONG Zéro Waste.
Elle regrette cependant que les sacs soient encore proposés "de manière quasi-systématique" chez les petits commerçants ou dans la vente à emporter. D’autant plus problématique que les sacs sont souvent petits et difficilement réutilisables.
La question des sacs biodégradables
Les sacs bio-sourcés/et ou biodégradables, eux, peuvent être source de confusion. Les consommateurs ne savent pas toujours comment les recycler ou pensent qu’ils se dégradent dans la nature, ce qui est faux.
En ville, ces emballages biodégradables finissent souvent dans la poubelle normale, en attendant l’extension du compostage. Quand un compost existe, il faut respecter certaines règles pour que les sacs se décomposent correctement : "On est encore dans un moment de flottement", résume Laura Châtel.
Autre problème, l’apparition de sacs papiers avec une fenêtre en plastique pour vérifier la marchandise, eux aussi difficilement recyclables.
Le sac plastique fin n’a donc pas dit son dernier mot. Sur le marché de Belleville, à Paris, on les voit ainsi par dizaines accrochés aux étals des revendeurs de fruits et légumes. L’ONG Surfrider avait fait le même constat cet été sur les marchés de cinq arrondissements parisiens.
Source: www.sudouest.fr