Hormis les cas des régimes spéciaux et des fonctionnaires “actifs”, les règles de départ à la retraite sont aujourd’hui les mêmes pour tous, quel que soit le métier exercé.
Initié en 2011, le relèvement progressif de 60 à 62 ans de l’âge minimal du départ à la retraite et de 65 à 67 ans de l’âge du taux plein “automatique” (sans pénalité) s’applique ainsi dans les mêmes conditions aux salariés, artisans, commerçants, professions libérales ou fonctionnaires occupant un emploi dit “sédentaire”.
Âge minimal de départ à la retraite
Depuis février 2017, plus personne ou presque ne peut toucher sa pension avant 62 ans. L’âge légal de départ à la retraite est celui à partir duquel vous pouvez demander à liquider votre pension, étape préalable à son paiement. On parle aussi d’âge "minimal".
Depuis l’été 2011, cet âge minimal a été augmenté, et n’a pas changé depuis : il est de 62 ans pour les personnes nées après le 31 décembre 1954, contre 60 ans pour celles nées avant le 1er juillet 1951. Afin de ne pas trop pénaliser les assurés proches de la retraite, ce passage de 60 à 62 ans, qui est arrivé à son terme en février 2017, a été fait en douceur, au rythme de 4 à 5 mois de plus par génération.
Rappelons cependant que, même si vous avez atteint l’âge requis, vous ne pourrez toucher une retraite à taux plein, donc sans pénalité, que si vous justifiez d’une durée d’assurance minimale, qui dépend aussi de votre date de naissance (voir le tableau ci-dessous).
Faute d’avoir suffisamment cotisé durant votre vie professionnelle, et sauf exceptions (lire paragraphe suivant), vos pensions seront minorées. A l’inverse, si vous avez fait le plein avant l’heure, il faudra patienter jusqu’à atteindre l’âge réglementaire, à moins que votre cas personnel ne vous autorise à partir en retraite anticipée.
1) Nombre de trimestres de cotisation exigés pour obtenir le versement d’une retraite à taux plein (sans aucune décote). (2) Cette décote s’applique sur le montant de la pension servie.
Les règles de départ en retraite selon votre date de naissance
Que vous soyez salarié du privé, travailleur indépendant ou fonctionnaire (sauf si vous êtes en catégorie B, dite “active”), il faudra patienter jusqu’à l’âge de 62 ans pour avoir le droit de prendre votre retraite. Voire jusqu’à 67 ans si vous n’avez pas cotisé suffisamment longtemps à un régime vieillesse et que vous ne voulez pas subir de pénalité sur la pension qui vous sera attribuée.
*Une fois arrivé à cet âge, quelle que soit votre durée de cotisation, votre pension de retraite sera versée sans aucune pénalité.
Taux plein automatique
Les nouvelles générations d’assurés n’y ont droit qu’à partir de 67 ans. Quelle que soit votre durée d’assurance, si vous partez à la retraite au-delà d’un certain âge, appelé “âge du taux plein”, votre pension sera automatiquement complète, c’est-à-dire versée sans aucune sorte de pénalité (celle prévue à partir de janvier 2019 sur la complémentaire des salariés disparaît aussi).
Comme pour l’âge minimal de départ en retraite, porté de 60 à 62 ans, l’âge du taux plein a été relevé de deux années, passant progressivement de 65 ans pour les assurés nés jusqu’au 30 juin 1951 à 67 ans pour ceux qui sont nés à partir de janvier 1955.
Situations spéciales
L’âge du taux plein automatique n’a pas été systématiquement repoussé. Par exception à la règle, l’âge du taux plein reste fixé à 65 ans pour certaines catégories d’assurés : les personnes ayant interrompu leur travail pendant au moins trente mois consécutifs pour s’occuper d’un membre de leur famille handicapé (on parle “d’aidant familial”) ; les parents d’un enfant handicapé qui justifient d’au moins un trimestre supplémentaire au titre de la majoration de durée d’assurance accordée à ce titre ; les parents qui ont pris soin, en tant que salarié ou aidant familial, d’un enfant bénéficiaire de la prestation de compensation du handicap, et cela pendant au moins trente mois consécutifs.
A noter aussi que, même s’ils ne justifient pas du nombre de trimestres requis, certains assurés peuvent prétendre à une pension complète dès lors qu’ils ont atteint l’âge légal. Il s’agit des personnes invalides ou reconnues inaptes au travail (au moins 50% de taux d’incapacité), des prisonniers de guerre et anciens combattants réformés pour blessure, ainsi que des ouvrières ayant eu au moins trois enfants et totalisant un minimum de trente années de cotisation.
Source: www.capital.fr