Souvent abordé sous l’angle de la qualité de vie au travail et de la réduction des temps de déplacement, le télétravail conduit encore trop peu à repenser le management et les rapports à l’emploi. Une approche pourtant pertinente.
Aujourd’hui, en France, 15 % de la population active est en télétravail et 20 % pourrait être concernée d’ici à deux ans. « Les collectivités mènent tellement de chantiers que la question n’est sans doute pas centrale pour elles actuellement.
Mais il y a une réflexion dans tous les départements ainsi que dans beaucoup de régions. Et avec le décret de 2016 qui permet à un agent d’en faire la demande et oblige l’encadrant à lui donner une réponse motivée, elles devraient, a minima, avoir défini les conditions de mise en place du télétravail », assure Pascal Rassat, consultant spécialisé sur le sujet au sein de la société Citica, qui y a consacré une journée d’étude fin mars, où des collectivités ont présenté leur démarche.
A domicile ou dans divers sites
D’autant que le télétravail affecte l’organisation et le rapport à l’emploi ainsi que la culture managériale. Le lieu où il s’effectue, par exemple, n’est pas anodin. A la ville de Paris (52 000 agents, 2,2 millions d’hab.), 800 agents télétravaillent sur les 10 000 identifiés comme pouvant le faire, généralement depuis leur domicile.
C’est d’ailleurs le choix le plus fréquent, car souvent le plus commode à mettre en place. Au conseil départemental de l’Hérault (4 000 agents, 1,1 million d’hab.), la progression du télétravail ces trois dernières années s’explique en revanche par l’ouverture de télécentres ou l’identification de postes de travail disponibles un ou deux jours par semaine dans divers sites de la collectivité, voire de collectivités partenaires. Désormais, 95 télétravailleurs peuvent se relayer sur 19 postes et, fin 2018, 45 nouvelles places seront ouvertes.
Nouvelle socialisation
En Ile-de-France (10 000 agents), le déménagement, début 2018, du siège du conseil régional de Paris à Saint-Ouen, en banlieue, s’est traduit par la conception de nouveaux espaces de bureau complètement ouverts, des pièces fermées pour s’isoler ou travailler à plusieurs, ou un café offrant une possibilité de connexion.
Dans ce contexte, le télétravail – qui concerne d’ores et déjà 55 % des 1 600 agents considérés comme potentiels télétravailleurs – est une nouvelle modalité de l’emploi, qui s’effectue à domicile ou dans des espaces de coworking répertoriés et réservés par un prestataire extérieur, Neo-nomade.
Source: www.lagazettedescommunes.com