"Ils m'ont dit qu'à cause de toi je ne pourrai réussir. Mais sache que j'ai fait tout ça GRÂCE à toi".
Ne venez pas dire à Briana Williams qu'elle n'en fait pas assez. La jeune femme de 24 ans n'a pas seulement réussi à sortir diplômée d'une des plus prestigieuses universités au monde, elle a aussi poursuivi sa dernière année de cursus à Harvard tout en attendant son premier enfant. C'est cet incroyable parcours qu'elle raconte sur son compte Instagram, dans une publication postée le 24 mai, et "aimée" par plus de 16.000 personnes.
"J'ai commencé le travail [d'accouchement, NDLR] en avril [2017] durant mes examens finaux. J'ai immédiatement demandé une péridurale pour que mes contractions n'interfèrent pas avec mon diplôme de Droit Familial. Et, les larmes aux yeux, j'ai terminé", raconte-t-elle sous une photo de sa cérémonie de diplôme, sa petite fille Evelyne dans les bras, elle aussi vêtue de la célèbre robe. L'examen qu'elle a passé sous péridurale lui a permis d'entrer en dernière année de droit, mais son challenge était loin d'être terminé.
"Dire que ma dernière année à l'école, avec un nouveau-né, et en tant que mère célibataire était un défi, ce serait sous-estimer la réalité. J'ai parfois été tellement fatiguée mentalement et émotionnellement que je n'ai pas quitté mon lit. Je me suis battue pour trouver un service de garde fiable. Ce n'était pas rare de me voir foncer dans le bureau du Doyen avec Evelyne dans sa poussette, en demandant s'il était possible de la garder jusqu'à la fin des cours. Si ce n'était pas possible, elle venait avec moi en cours. Evie a souvent assisté aux cours. Donc je vais être honnête avec vous... Je ne pensais pas réussir. Je ne pensais pas, qu'à 24 ans, en tant que mère célibataire, je réussirais à assurer l'une des positions les plus intellectuellement rigoureuses et difficiles de ma vie. C'était dur. C'était douloureux. Instagram peut donner l'impression que la vie de quelqu'un est sans embûches, et pourtant ce trajet a été déchirant. Mais je suis si heureuse de dire que JE L'AI FAIT. Aujourd'hui, avec Evelyn dans mes bras, des larmes coulant sur mon visage, j'ai reçu mon doctorat en droit de l'université de Harvard. Au début, j'étais l'anomalie de ma communauté [marginalisée]. Maintenant, en tant que mère célibataire, je suis devenue une statistique. Pour la suite, je prie que, pour le bien de mon bébé, je devienne un exemple. Evelyn, ils m'ont dit qu'à cause de toi je ne pourrai réussir. Mais sache que j'ai fait tout ça GRÂCE a toi. Merci de me donner la force et le courage d'être invincible. Continuons à battre tous les pronostics, bébé".
Si aujourd'hui, la jeune femme semble épanouie, elle n'hésite pas à parler de moments plus difficiles au site Yahoo Lifestyle. "De nombreuses fois, j'étais en dépression car je me sentais dépassée, et que je laissais cette pression m'atteindre [...] Je refusais de laisser quiconque dire que ma fille pouvait me retenir, alors qu'elle est l'une des pièces maîtresses de mon succès et de mon courage. Je savais que si je continuais, je pourrais aider d'autres femmes dans la même situation", confie-t-elle.
Futur radieux
Sur son site, l'université de Harvard prône une politique inclusive pour les parents ou étudiants attendant un enfant, et liste plusieurs aides et solutions à leur disposition. Le campus dispose notamment de deux garderies, et propose de nombreuses options de garde dans les environs. Pour les étudiantes enceintes et à terme durant les examens, comme c'était le cas de Briana, l'école explique qu'il est possible, au cas par cas, de prévoir du matériel adéquat durant cette période.
Des aménagements qui ont aidé Briana à accomplir son rêve. Depuis, comme elle le raconte dans un post suivant, elle a été embauchée par l'une des meilleures firmes d'avocats de Los Angeles, qui lui permettra "d'avoir l'autonomie pour entreprendre plusieurs dossiers pro-bono" en plus d'être membre du département des litiges.
Une manière de continuer à se consacrer aux engagements qui lui tiennent à cœur, à savoir les femmes et les communautés noires défavorisées. "J'ai rejoint des associations, des cliniques qui me permettent de défendre ceux qui, comme moi, ont eu du mal à accéder à l'éducation à haut niveau", précise-t-elle.
L'avocate, qui frôle les 25.000 followers, tient de son côté à rappeler que derrière l'image lisse et glamour d'Instagram, un quotidien souvent plus terre-à-terre se cache.
"On peut avoir l'impression que je voyage tout le temps, mais c'est seulement que j'aime poster des photos de voyage. Il y a de la vie entre les deux. Je porte rarement du maquillage par exemple, et vous ne me verrez pas tout les jours en tenue de sport, je n'ai tout simplement pas le temps!", nuance-t-elle avec humour pour Yahoo Lifestyle.
Avec ou sans ça, Brianna Williams peut être sûre d'être devenue un véritable exemple pour ses abonnés. Elle prévoit d'ailleurs de raconter son parcours dans un livre.
Source: www.huffingtonpost.fr