La «ferme du bonheur» n'était pas qu'un tube de Claude François. C'est ainsi qu'il avait baptisé le moulin de Dannemois (Essonne), une bâtisse du XIIe siècle où le chanteur des yé-yé a vécu de 1964 à 1978, dans un village à quelques kilomètres de Milly-la-Forêt.
Claude François a vécu au Moulin de Dannemois de 1964 à 1978.
Ce dimanche, entre 1 500 et 4 000 personnes y sont attendues pour célébrer le 40e anniversaire de sa mort. Le site, devenu musée en 1998, fête aussi ses deux décennies d'ouverture. Il accueille 15 000 visiteurs par an.
C'est au 46, boulevard Exelmans, à Paris, que Cloclo meurt le 11 mars 1978, électrocuté dans sa baignoire. Mais c'est bien à Dannemois que ses fans se recueillent. Ici, ils (re)découvrent l'intimité de la demeure où leur idole a vécu ses 14 dernières années. Moulin où défilaient ses amis Dalida, Michel Drucker, Sheila, Michel Sardou, où ont vécu ses deux fils, ses compagnes du moment (dont France Gall) et où il a reçu à deux reprises Johnny Halliday. Un domaine où est né l'un des plus grands tubes qui soit : «Comme d'habitude».
Depuis 20 ans, Marie-Claude et Pascal Lescure, puis leur fils Julien, rénovent le domaine. Ils l'ont remis dans son jus en rénovant pièce par pièce la maison américaine et transformant la bâtisse principale en restaurant-salle de spectacles, mais aussi le jardin à l'anglaise avec son saule pleureur et sa roue à aubes. Ils ont également reconquis meubles, vêtements et objets de décoration que possédait Claude François quand il vivait au moulin et qui avaient été éparpillés lors d'une vaste vente aux enchères après le décès de la star.
La piscine, réplique de celle d'Elvis Presley
Cloclo achète le moulin en 1964 grâce à Brigitte Bardot, qui occupe alors une propriété à Soisy-sur-Ecole, commune voisine. Épaté par une vallée «aussi verdoyante à moins d'une heure de Paris», il demande à sa marraine de carrière de lui trouver le même style de demeure.
BB déniche la perle rare
«Il entreprendra beaucoup de travaux, confie Julien Lescure. Dès les premiers mois, il fait construire une piscine, réplique de celle d'Elvis Presley, mais en plus grand. Il la fait aussi équiper de sonars qui diffusent des sons océaniques.»
Quand Marie-Claude et Pascal Lescure, boulangers en Dordogne, rachètent le moulin en 1998, il est abandonné et pillé depuis 10 ans.
«Pour ses affaires, mon père se rendait souvent en Ile-de-France, à chaque fois il passait au cimetière de Dannemois en souvenir de Cloclo dont mes parents étaient fans, se souvient Julien Lescure, leur fils qui reprend le flambeau. Il se désolait de l'état du moulin, jusqu'à ce qu'il réussisse à convaincre le propriétaire, une banque qui ne se souvenait plus de ce bien, de lui vendre.»
D'emblée, les Lescure ouvrent au public pour «sauver le moulin». Aujourd'hui, en entrant, le visiteur a l'impression que l'artiste s'est absenté depuis quelques minutes. A force d'arpenter les ventes aux enchères, les Lescure ont reconstitué l'univers intime de Cloclo.
Le mobilier de salon Knoll (très prisé), le canapé en cuir de vache, les bouteilles de l'artiste, ses costumes de scène, ses disques d'or, ses notes, sa descente de bains, sa peau de zèbre, son aquarium à l'eau salée, ses poignées de porte en forme de «C» et de «F»…Tout y est.
«Cela a été un long et minutieux travail d'archive, presque d'archéologie», insiste Julien Lescure.
Le cimetière où il est enterré
Le 15 mars 1978, plus de 1 500 personnes font le déplacement jusqu'au petit cimetière de Dannemois pour assister aux obsèques de Claude François. Ce dimanche, il y en aura autant, voire peut-être plus si le temps est clément, pour célébrer le 40e anniversaire de la mort du chanteur.
Pas une semaine ne se passe depuis son inhumation sans que des personnes ne fassent un crochet par le cimetière, situé à la sortie du village, à quelques centaines de mètres du moulin, pour se recueillir sur sa tombe. Des gerbes y sont régulièrement déposées, et un nombre important de plaques entourent la tombe pour rendre un ultime hommage à Cloclo.
Située sur le côté du cimetière, la tombe se repère au loin grâce à une sculpture représentant Claude François, ainsi qu'un buste de la vedette des yé-yé. Depuis 1992, la mère de Claude François, surnommée Chouffa, y est aussi enterrée.
En 1964, trois mois après avoir emménagé à Dannemois, Claude François avait rapatrié la dépouille de son père, alors enterré à Monaco depuis 1961, au cimetière du village, preuve de son attachement à la commune.
Source: www.moulindeclaudefrancois.info