Les fonds de capital-risque étrangers sont intervenus dans 52 levées de fonds françaises en 2017 (+62 %).
Depuis 2010, c'est une tendance de fond. Mais le dernier baromètre réalisé par Chausson Finance à partir des données de CF News qui mesure le niveau des investissements des "VC" étrangers dans les startup" françaises, démontre cette fois une accélération nettement plus importante.
On passe de 32 opérations réalisées en 2016 à 52 l'année dernière, soit une hausse de 62 %. "En quantité, cela explose, confirme Romain Dehaussy, directeur de Chausson Finance. Et l'on voit déjà que cela devrait s'amplifier en 2018 avec de premiers signaux très forts." En l'espace de cinq ans, tout a changé dans l'esprit des investisseurs étrangers. En 2012, on enregistrait une opération tous les mois pour passer à une chaque semaine en moyenne en 2017.
Plus enclins à prendre des risques
La principale caractéristique de cette nouvelle dynamique est le type d'opération sur lesquelles embarquent les fonds en capital-risque étrangers. Il y a six ans, ils intervenaient dans 40 % des cas sur des opérations comprises entre 10 et 50 millions d'euros, alors que l'an passé, cette part est tombée à 20 %, impliquant une plus grande prise de risque de leur part, analyse Romain Dehaussy : "Auparavant, ils participaient à des levées de fonds d'envergure, du type Criteo ou Blablacar. Mais désormais, ils connaissent mieux l'écosystème, sont plus nombreux et sont capables de repérer les start-up plus tôt dans leur vie."
Un bureau en France
Une appétence qui se traduit aussi par la constitution d'une équipe en France qui marque leur volonté de s'immerger au plus près des jeunes pousses. C'est le cas notamment des allemands Global Founders Capital (GFC), créé par les frères Samwer (Rocket Internet), dont trois personnes sont installées à Paris, et Project A. Ou du suédois EQT Partners qui en a fait de même, et de l'américain White Star Capital. "C'est également la présence récurrente des fonds premium américains qu'il faut noter comme tendance, souligne Romain Dehaussy. First Mark Capital est par exemple intervenu dans trois levées effectuées par des startups françaises, Dashlane, Ledger et Dataiku. Selon eux, la France a toujours été très forte en tech, avec de très bons ingénieurs et une grande créativité. Et ils soulignent également la valorisation deux fois moins importante de ces pépites en France qu’au Royaume-Uni."
Moteurs d'attractivité
Si les VC étrangers, notamment les anglosaxons, aiment investir aux côtés de collègues français (Alven, Partech et ID Invest en premier lieu), le baromètre de Chausson Finance souligne la croissance des opérations réalisées en direct, sans l'appui d'intermédiaires : 41 opérations sur 52 se sont déroulées sans appui extérieur contre 22 l'an passé, tandis que celles ayant reçu un soutien ont stagné (10 en 2016 contre 11 en 2016).
Cet atypisme du marché reflète le niveau de maturité plus grand des fonds étrangers, qui semblent suivre leurs homologues tricolores en termes de secteur d'activité. Celui des transports est l'un des plus attractifs, avec des levées finalisées en 2017 concernant des pépites comme Celui des transports est l'un des plus attractifs, avec des levées finalisées en 2017 concernant des pépites comme Less, Convargo, Heetch, Virtuo ou Vulog. L'intelligence artificielle est également au coeur de leurs préoccupations avec quelques opérations majeures comme Algolia, FoxIntelligence ou Dataiku, et les fintech/assurtech, avec Dreamquark , Shift Technology , Payfit ou Qonto.
Source: www.start.lesechos.fr