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Economie: la Redoute rachetée par les Galeries Lafayette

Les Galeries Lafayette ont annoncé le rachat de 51 % de La Redoute et l’objectif, à terme, d’en devenir propriétaire à 100 %. Il y a trois ans, l’entreprise roubaisienne était au bord du gouffre et avait été cédée par le groupe Kering à ses dirigeants pour l’euro symbolique.


La Redoute va mieux. En tout cas, elle vaut plus qu’un euro. C’est à ce prix symbolique que le groupe Kering avait vendu l’ancien fleuron de la vente à distance à ses deux dirigeants, Nathalie Balla et Éric Courteille, il y a un peu plus de trois ans. Les Galeries Lafayette ne précisent pas la nouvelle valeur de l’entreprise roubaisienne dans le communiqué publié ce jeudi matin qui annonce leur prise de participation de 51 % de La Redoute « avec l’objectif d’en réaliser l’acquisition à 100 % à terme ». Mais c’est forcément plus qu’un euro.


En tout cas, Nathalie Balla et Éric Courteille ont réussi leur pari. Au prix d’un énième plan social en 2014 mais aussi d’un important investissement avec le remplacement de la « vieille » usine à colis de la Martinoire par la toute moderne Quai 30 à Wattrelos, La Redoute devrait retrouver l’équilibre cette année. Elle réalise un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros et ambitionne d’atteindre le milliard d’ici 2021. Elle emploie encore 2 000 salariés.


« L’adossement à un investisseur de long terme aussi prestigieux que le groupe Galeries Lafayette nous donne les moyens de poursuivre, amplifier et accélérer notre stratégie. » Le rachat par les Galeries Lafayette apparaît somme toute logique. Il scelle une alliance entre un distributeur, qui est un spécialiste de la vente en ligne et vise à créer « le premier acteur français de l’habillement en valeur ». Ensemble, les Galeries Lafayette et La Redoute ambitionnent de passer de 4,5 à 5,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Nathalie Balla et Éric Courteille continueront à diriger La Redoute

« L’adossement à un investisseur de long terme aussi prestigieux que le groupe Galeries Lafayette nous donne les moyens de poursuivre, amplifier et accélérer notre stratégie », expliquent-ils dans le communiqué. Les perspectives ouvertes par ce rapprochement devraient permettre de nouveaux développements en France et à l’international pour l’enseigne roubaisienne. Les Galeries (qui ont fermé leur unique magasin régional rue de Béthune à Lille) disposent de sept magasins à l’étranger mais ambitionnent plusieurs ouvertures tandis que La Redoute réaliser environ 30 % de son chiffre d’affaires hors de France.


Nicolas Houzé, directeur général et Philippe Houzé, président du directoire des Galeries Lafayette avaient discrètement rencontré Nathalie Balla et Éric Courteille en début d’année. Les deux enseignes ont des intérêts communs. Aux Galeries la mode plutôt haut de gamme en magasins physiques, à La Redoute le prêt-à-porter et l’équipement de la maison grand public. L’offre de produits est complémentaire, comme la volonté de mutualiser les forces sur les achats, la logistique et l’exploitation des bases de données.


D’un côté, les Galeries Lafayettes souhaitent imbriquer davantage le commerce physique en magasins et le numérique, ses dirigeants voulant passer de 2 à 10 % de leur volumes de vente en ligne d’ici 2020. De l’autre, La Redoute offre un fichier clients exceptionnel avec plus de 9 millions d’acheteurs sur sa plateforme de e-commerce, offrant ainsi à son nouveau partenaire de réaliser une transformation digitale stratégique de son modèle économique.



L’accord dévoilé ce jeudi matin permet à La Redoute d’espérer un retour à l’équilibre de ses comptes dès cette année. Les 600 points de retrait et les 14 magasins avaient été fermés avant 2009. Trois boutiques avaient été réouvertes à Paris depuis 2015, avec trois emplacements, justement dans les Galeries Lafayettes. En doublant sa capacité de traitement des colis par la modernisation radicale de sa logistique industrielle au Quai 30, La Redoute est redevenue séduisante au prix d’une réorientation digitale tout aussi radicale, via notamment l’abandon de son catalogue papier historique.







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