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Biodiversité. Nous sommes entrés dans l’ère de “l’anéantissement biologique”

Des chercheurs parlent “d’anéantissement biologique” pour évoquer la disparition de millions d’animaux dans les dernières décennies, mise en lumière dans une nouvelle étude. Selon eux, la sixième extinction de masse s’accélère.


Un peu plus de deux ans après leur publication alertant sur la disparition massive des espèces animales à la surface du globe, des chercheurs mexicains et américains reviennent avec de nouveaux résultats, toujours plus alarmants. Ils sont publiés le 10 juillet dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Pour cette nouvelle étude, Gerardo Ceballos de l’université nationale autonome du Mexique, Paul R. Ehrlich et Rodolfo Dirzo de Stanford se sont concentrés sur l’analyse non pas des espèces mais des populations de vertébrés appartenant à 27 600 espèces réparties sur cinq continents. Ils ont donc étudié à la fois le nombre d’individus dans un groupe d’animaux mais aussi leur répartition géographique. Le déclin massif et rapide qu’ils ont constaté les conduit à parler “d’anéantissement biologique”.


“Ce terme serait alarmiste si nous n’avions pas les données”, justifie Gerardo Ceballos, principal auteur de l’étude dans The Atlantic. “La situation est tellement grave qu’il est parfaitement éthique de pousser un coup de gueule”, ajoute-t-il dans The Guardian. L’étude montre en particulier que l’ensemble des 177 espèces de mammifères étudiées ont perdu au moins 30 % de leur territoire entre 1900 et 2015 et que plus de 40 % d’entre elles ont connu une forte baisse de population. Mais surtout, elle met l’accent sur le fait que des espèces qui ne sont pas considérées comme en danger voient leur population diminuer.

Pour Anthony Barnosky, directeur exécutif du Jasper Ridge Biological Preserve at Stanford University, cité par CNN et qui n’a pas participé à l’étude, ces résultats sont particulièrement intéressants, car ils permettent de rendre explicite au grand public un phénomène à côté duquel nous passons trop souvent :

Quand on réalise que nous avons éliminé 50 % de la faune terrestre dans les 40 dernières années, il n’est pas difficile de comprendre qui si on continue de la diviser par deux tous les 40 ans, il n’y aura bientôt plus rien.”

The Atlantic révèle par ailleurs le débat que suscite cette nouvelle étude parmi les scientifiques, certains estimant que les auteurs comparent de manière trompeuse ce qui s’est passé au siècle dernier à ce qui s’est passé au cours des derniers millions d’années. “Mais c’est un étrange débat, les deux camps ont beaucoup en commun”, constate le mensuel américain. “Et à la fin, le but [de tout le monde] est bien de protéger la biodiversité”, insiste Jacquelyn Gill de l’université du Maine qui conclut :

Même s’il ne s’agit pas d’une extinction de masse, nous sommes clairement en train de perdre des espèces auxquelles nous tenons.”


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