Le baromètre 2017 Humanis - Lepetitjournal.com s’interroge pour sa cinquième édition sur l’intérêt des expatriés pour la campagne présidentielle française.
A une très large majorité, ils suivent la vie politique en France et ils affirment avoir l’intention d’aller voter au printemps prochain. Ils estiment que la protection sociale, et en particulier la santé et la retraite, font partie des sujets prioritaires dont les candidats doivent s’occuper. Les expatriés restent en effet très attachés au système de protection sociale « à la française » avec lequel ils jugent important, pour les trois-quart d’entre eux, de conserver un lien.
La campagne présidentielle intéresse les expatriés
L’éloignement de la France n’est pas synonyme de désintérêt politique et de désengagement citoyen, au contraire le baromètre 2017 Humanis - Lepetitjournal.com révèle que :
82% des expatriés interrogés déclarent suivre l'actualité politique française au moins une fois par semaine. 94% ont l’intention de voter lors des élections présidentielles au printemps 2017.
La santé et la retraite : des priorités pour le futur président
La protection sociale figure dans le peloton de tête des préoccupations pour les expatriés :
La santé (54%) et la retraite (48%) se classent 5e et 7e parmi les priorités que le futur président de la République devrait avoir, selon les expatriés interrogés, après l’emploi (84%) et l’éducation (76%) qui arrivent en tête. Mais lorsqu’il s’agit plus directement de propositions concernant directement les Français de l'étranger, la retraite (51%) et la santé (50%) remontent dans le classement des sujets auxquels ils seront les plus attentifs, juste derrière la fiscalité (58%) et l'éducation (54%).
Les expatriés satisfaits de leur vie à l’étranger et prêts à entreprendre
Le départ de France a le plus souvent un motif familial ou professionnel. Mais une fois installés, les expatriés français affichent leur satisfaction et ne projettent pas de rentrer :
95% recommanderaient à leurs proches de tenter l'expérience de l'expatriation. 64% des expatriés n'envisagent pas de revenir vivre en France dans les 5 prochaines années. Pour 90%, un changement de Président de la République ne les inciterait pas à un retour en France. 39% des expatriés seraient tentés de créer leur entreprise à l’étranger contre 23% en France, confirmant ainsi le sentiment partagé par une majorité d’entre eux (55%) que la création d’entreprise semble plus facile à l’étranger, principalement (79%) en raison de la simplicité des démarches administratives.
Un attachement à la protection sociale française
Le système de protection sociale français avec ses deux étages combinant une couverture publique de base et une couverture privée complémentaire en santé, prévoyance et retraite, est une spécificité que les expatriés souhaitent ne pas abandonner complètement une fois installés à l’étranger.
75% des expatriés français interrogés estiment qu’il est important pour eux de conserver un lien avec le système de protection sociale français. Près de la moitié (47%) des expatriés déclarent que la protection sociale « à la française » et le système de soins font partie de ce qui leur manque le plus de la France, après la famille (66%) et la gastronomie (49%).
Un taux d’équipement en protection sociale en baisse
L’évolution de la couverture sociale des expatriés s’explique en partie par les décisions des employeurs, eux mêmes soumis à des contraintes économiques changeantes et des bouleversements réglementaires.
78% des expatriés français déclarent avoir une assurance santé, c’est le plus bas niveau depuis le début du baromètre Humanis – Lepetitjournal.com. La situation varie selon les zones géographiques : les expatriés installés en Asie Pacifique et en Afrique sont plutôt couverts par des protections santé « à la française ». A l’opposé, l’effet des lois PPACA (dites « Obamacare ») aux Etats-Unis se fait sentir. On constate une hausse du régime local obligatoire aux Etats-Unis (48%) et notamment du fait de l’employeur (68% des assurés aux Etats-Unis sont couverts par une police souscrite par l’employeur).
Au total, 92% des expatriés aux Etats-Unis déclarent être assurés en santé. 39% des expatriés interrogés se disent couverts par une assurance prévoyance (42% auparavant). Cette diminution s’explique par la baisse de la prévoyance souscrite par l’employeur. 39% s’affirment couverts pour leur retraite, au-delà du régime local (44% en 2016). 29% se déclarent garantis par un contrat d’assistance-rapatriement.
Les expatriés non couverts en santé, retraite, prévoyance et assistance-rapatriement expliquent cette situation par le désengagement de leur employeur mais aussi par le coût (48%) et par la nécessité d'économiser pour faire face aux dépenses de santé (18%). « L’expatriation ouvre le champ des possibles et constitue un véritable tremplin pour se lancer à son compte. Ainsi, 39% des expatriés sont tentés pour démarrer un projet d’entreprenariat à l’étranger dans le futur contre seulement 23% prêts à prendre le risque en France. Près de six expatriés sur dix pensent en effet qu’il est plus facile de créer son entreprise à l’étranger plutôt qu’en France.
L’entreprenariat à l’étranger séduit particulièrement les jeunes (moins de 35 ans), dans les régions du monde les plus dynamiques comme les Etats-Unis ou l’Asie-Pacifique. Sans aucun doute, les jeunes entrepreneurs français installés à l’étranger forment pour notre pays une véritable lame de fond qui vient de se lever et n’est pas prête de s'arrêter », déclare Hervé Heyraud, président et fondateur des éditions lepetitjournal.com, le quotidien en ligne de référence des expatriés français.
« Les français expatriés sont plutôt heureux d'être à l’étranger. Ils recommandent à 95% ce type d'expérience. Deux tiers d'entre eux n'expriment aucune velléité de rentrer en France dans les cinq prochaines années mais en même temps, ils gardent un lien fort avec le pays et restent très attachés au système de protection sociale « à la française ».
Le système français reste le plus cité en matière de couverture santé même si l’on assiste à une augmentation des couvertures locales obligatoires à l'image des Etats-Unis où l'on voit clairement l'effet Obamacare », déclare Sylvaine Emery, directrice des activités internationales du groupe Humanis. Les Trophées des Français de l’étranger organisés par Lepetitjournal.com seront remis le 7 mars 2017 à Paris.