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Présidentielle : ce que demandent les expatriés

Selon le 5e baromètre Humanis - Lepetitjournal.com consacré aux expatriés et à la protection sociale, 94% des Français envisagent de voter, préoccupés par la questions de fiscalité et de scolarité.


Le Quai d’Orsay doit se frotter les mains. La campagne menée par les consulats auprès des Français de l’étranger pour que ceux-ci se rendent aux urnes semble porter ses fruits. Alors que seuls 42 % des expatriés avaient voté en 2012, tous ou presque (94%) ont l’intention de se déplacer pour la prochaine élection présidentielle, selon le 5e Baromètre Humanis – Lepetit journal.com.


82% des exilés interrogés déclarent même suivre de près l’actualité politique française, signe que l’éloignement n’est pas synonyme de désengagement. Interrogés sur les priorités du futur président de la République, ces expatriés désignent sans surprise l’emploi, l’éducation, la sécurité et la fiscalité, rejoignant les préoccupations de la majorité des Français.


Questionnés sur les propositions attendues vis-à vis de leur statut d’expatrié, ils disent espérer, avant tout, des mesures en matière de fiscalité et d’éducation, avant de citer les retraites et la santé parmi d'autres sujets qui impactent leur niveau de vie. « Les Français sont vigilants sur la question fiscale car le régime qui touche les impatriés est particulièrement complexe sans oublier le risque de double imposition », analyse Stéphanie Villers, chef économiste d’Humanis. Casse-tête lors du départ et du retour en France, le règlement de l’impôt donne lieu à une foule de contentieux avec le pays de résidence.


L’éducation est également un sujet critique pour les familles _ la majorité des cellules d’expatriés_ car les frais de scolarité dans un établissement homologué par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) sont importants : 3.000 euros en moyenne l’année, une facture qui peut monter jusqu’à 27.000 euros aux Etats-Unis. Pis, en l’absence de lycée français, le coût d’un établissement anglophone est encore plus prohibitif car fréquenté par l’élite locale, des enfants d’industriels, de diplomates et de politiques.


C’est également pour une question de coût que les sondés soulignent l’importance de la problématique des retraites, la moitié d’entre eux seulement disposant d’une complémentaire. Le sujet est particulièrement sensible pour les Français en poste à Londres.


Deuxième communauté d’expatriés d'outre-Manche _estimée à 400.000 personnes _ , ils disent s’inquiéter des conséquences du Brexit et se montrent, de fait, attentifs aux débats politiques. « La Grande-Bretagne est entrée dans une zone de turbulences qui risque d’impacter les systèmes de prévoyance et les scénarios de liquidation, l’une des craintes étant que les trimestres accumulés lors de leur expatriation ne soient plus pris en compte au moment de leur retour en France», anticipe Stéphanie Villers.


Dans son ensemble, l’étude démontre que le taux d’équipement en protection sociale baisse. 78% des expatriés se disent couverts par une assurance santé, ce qui signifie en creux que 1 Français sur 4 ne dispose d’aucune protection. En prévoyance, 1 foyer sur 2 seulement est couvert. « Assurer sa santé et celle de sa famille représente un coût sur lequel les entreprises, soumises à des contraintes économiques et des bouleversements réglementaires, réalisent des arbitrages  » , constate Sylvaine Emery, directrice des activités internationales du groupe.


Deux exceptions notoires: le cas de l’Asie avec 84 % des expatriés déclarant une couverture santé, et celui des Etats-Unis où ce taux grimpe à 92%.  « L’augmentation des couvertures locales obligatoires, conséquence directe des lois PPACA (dites « Obamacare »), a influé favorablement sur les polices souscrites par les employeurs », relève Sylvaine Emery. La situation toutefois est loin d’être figée, Donald Trump ayant signé un décret pour détricoter "l’Obamacare".

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