Les pics de pollution ne sont que l’exacerbation d’un phénomène qui dure toute l’année. Il est urgent de taxer lourdement les énergies fossiles, de supprimer les avantages fiscaux du diesel et d’accélérer le passage aux énergies renouvelables.

Nous comprenons vraiment ce que nous avons sous les yeux. Nous ne réagissons fortement qu’à ce qui nous traverse, ce dont nous faisons l’expérience charnelle, sensorielle.
On répète souvent que le danger du changement climatique n’a que peu d’impact sur nos vies parce que nous n’en faisons pas l’expérience directe. Les émissions de gaz à effet de serre sont invisibles à nos yeux, à nos sens, ou presque.
Aujourd’hui, nous prenons douloureusement conscience que ces émissions, couplées aux particules fines du diesel, à l’azote des engrais agricoles et à de nombreuses autres réjouissances chimiques, constituent un nuage qui irrite nos bronches, nos sinus, encrasse nos poumons, souille notre organisme, l’affaiblit, au point de provoquer la mort.
C’est aujourd’hui la troisième cause de mortalité dans le pays (France) : 48 000 personnes chaque année meurent prématurément des conséquences de la pollution de l’air. Dix fois plus que les morts des accidents de la route et presque autant que ceux du tabac.
Pourtant, si vous avez l’habitude d’encrasser vos poumons à domicile avec un bon paquet de cigarettes, vous n’aurez pas manqué de remarquer que l’action de l’Etat pour vous en dissuader est de plus en plus déterminée : votre paquet coûte plus cher, il est noir et décoré de photos de malades.
De la même façon, la sécurité routière a fait l’objet de réglementations résolues et de campagnes de communication qu’on n’oublie pas, mais pas la pollution par l'air !!
Source: www.lemonde.fr