
Historique de la COP
La première conférence mondiale sur le climat a été organisée à Genève en 1979, par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et leProgramme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), auxquels s'était associé le Conseil International des Unions Scientifiques. Elle a marqué le départ d’un programme de recherche climatologique mondial.
La 1ère COP s’est tenue à Berlin en 1995. Elle a fixé pour les Parties à la Convention des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La seconde COP, quant à elle, s’est déroulée à Genève l’année suivante, après la publication du deuxième rapport du GIEC.
Les prémices d’un engagement planétaire en faveur du climat
Il faudra attendre la 3ème session de la COP au Japon en 1997 pour assister à un véritable engagement des Parties qui adopteront le Protocole de Kyoto. Il visait à réduire d'au moins 5% les émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012, par rapport à 1990.
Les États-Unis, alors plus grand pays émetteur de gaz à effet de serre, ont signé ce protocole mais ne l'ont pas ratifié.
Pour entrer en vigueur, il devait être ratifié par 55 pays développés, générant au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre en 1990.
Pour atteindre l’objectif du Protocole, les Etats ont négocié la mise en place d’un marché carbone, avec des échanges de droits d’émission des gaz à effet de serre (Crédit carbone ou quotas d’émission).
Des responsabilités différenciées mais un objectif commun
Certains pays développés ont demandé l’égalité des devoirs en matière d’adoption des quotas d’émission. Les pays en voie de développement (représenté notamment par le G77) ont estimé que cette demande venant de pays majoritairement responsables des émissions de gaz à effet de serre, n’était pas appropriée.
La COP 7 a eu lieu à Marrakech en 2001. Elle a abouti à la traduction juridique des règles de mise en œuvre du Protocole de Kyoto.
Un accord final a proposé des quotas d’émission de gaz à effet de serre avec une option prévoyant la revente de «droits d’émission» entre pays développés et pays du G77 notamment.
Cet accord est entré en vigueur en 2005, année pendant laquelle au moins 55 Parties à la Convention-cadre, responsables d’au moins 55% des émissions de CO2, ont signé et déposé leurs instruments de ratification du protocole, et ce suite à la ratification russe.
Réunion des Parties au Protocole de Kyoto
C’est lors de la COP11 à Montréal, que s’est tenue la première rencontre des Parties au Protocole de Kyoto : CMP 1. Depuis, chaque COP est couplée à la réunion des Parties au Protocole de Kyoto.
A Bali, lors de la COP13-CMP3 en 2007, les Parties ont tracé une feuille de route des discussions pour prolonger le Protocole de Kyoto au-delà de 2012.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 18% à l’horizon 2020
En 2009, 184 Etats avaient ratifié le protocole de Kyoto à la COP15 à Copenhague. Cette année-là, il fût question pour les Parties à la Convention de renégocier un accord sur le climat qui ferait suite au Protocole de Kyoto dont la première étape prenait fin en 2012. Cependant, l’accord fortement attendu, n’a pas abouti.
Le Protocole de Kyoto sera prolongé en 2012, avec l’Amendement de Doha (COP18) qui porte sur la période 2013/2020. Cet amendement prévoit pour les Parties une réduction moyenne de 18% de leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
A ce jour, 192 Parties (191 États et l'Union Européenne) ont signé et ratifié le Protocole de Kyoto, à l’exception des États-Unis.
En décembre 2015, les Parties ont abouti à un accord universel sur le climat lors de la COP 21-CMP 11 : l’Accord de Paris.
C’est un accord que l’on peut qualifier d’historique puisqu’il a été adopté à l’unanimité, par les Parties à la Convention.
La COP22 à Marrakech : la COP de l’action
La 22ème session de la Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22) se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016.
La COP22 prendra le relais d’une COP21 au cours de laquelle des avancées importantes ont été enregistrées. Elle devra s’inscrire dans l’action pour concrétiser les différents axes retenus dans l’Accord de Paris, notamment ceux qui ont trait à l’adaptation, la transparence, le transfert de technologies, l’atténuation, le renforcement des capacités et les pertes et préjudices.
Pour SalaheddineMezouar, président de la Cop22, cette conférence est une « opportunité pour porter la voix des pays les plus vulnérables face aux changements climatiques, en particulier celle des pays africains et des états insulaires. Il est urgent d’agir devant ces enjeux liés à la stabilité et à la sécurité », a-t-il déclaré. Aussi, la Cop22 se veut-elle être celle de l’action.
Encourager les pays à s’engager dans l’économie bas carbone
Les pays signataires de l’accord de Paris doivent élaborer leurs plans nationaux d’adaptation. Pour Nizar Baraka, président du comité scientifique de la Cop22, « nous devons encourager nos pays respectifs à s’engager de manière forte, dans les secteurs liés àl'économie verte [et également à l’économie bleue] afin de profiter des opportunités en terme de croissance et d’emploi qui y sont associées ».
Il s’agit également de préserver la durabilité de nos modèles de développement et d’améliorer l’accès ainsi que les conditions d’utilisation et de développement des technologies vertes.
« Retrouver l’universalisme »
Driss El Yazami, chef du pôle de la société civile de la COP22, insiste sur l’importance de la « solidarité universelle ». Il ajoute : « la Cop 22 doit être celle de l’égalité, de la jeunesse et de la démocratie ».
Pour Driss El Yazami, « même si les responsabilités historiques et les effets à venir sont inégalement répartis, c’est bien ensemble que nous nous devons de réagir. L’urgence climatique exige de nous en quelque sorte, de « retrouver l’universalisme ».
Source: COP22